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Le metteur en scène italien s’est éteint à l’âge de 94 ans Michelangelo Antonioni, le cinéaste de l’incommunicabilité, n’est plus

Semaine noire pour le cinéma. Après le décès du géant du grand écran, Ingmar Bergman, et du monstre du cinéma français, Michel Serrault, c’est au tour du cinéaste italien Michelangelo Antonioni de disparaître à l’âge de 94 ans. Le réalisateur s’est éteint lundi soir, « paisiblement, dans son fauteuil, avec à ses côtés son épouse Enrica Fico », ont indiqué hier ses proches. Une chapelle ardente sera ouverte aujourd’hui à la mairie de Rome, et les obsèques d’Antonioni se dérouleront demain à Ferrare (Nord), son village natal. « Avec Antonioni disparaît non pas seulement un des plus grands réalisateurs encore vivants, mais également un maître de la modernité du cinéma », a déclaré le maire de Rome, Walter Veltroni, devant la presse. « Antonioni est mort le même jour que Bergman, ils étaient tous les deux les interprètes de la même angoisse contemporaine, des aliénations sentimentales dans le monde d’après-guerre », a commenté à l’AFP le spécialiste du cinéma italien Aldo Tassone. « C’est un homme qui avait un grand sens de l’humour, il disait qu’il aimait rire, mais il disait aussi que quand il prenait la caméra, il s’apercevait qu’il était glacial. C’est le cinéaste qui m’a le plus impressionné avec Fellini, c’était aussi le plus voyageur, il avait tourné dans le monde entier », a ajouté Aldo Tassone, directeur artistique du Festival du film français de Florence. Le metteur en scène italien Michelangelo Antonioni était, en effet, le cinéaste de l’incommunicabilité, du mal de vivre, de l’amour impossible. Avec une vingtaine de films, il a connu la consécration internationale : Lion d’or à la Biennale de Venise en 1964 pour Désert rouge, Palme d’or au festival de Cannes en 1967 pour Blow Up, prix spécial du jury à Cannes pour Identification d’une femme en 1982, Oscar à Hollywood pour l’ensemble de sa carrière en 1995 et Lion d’or pour la carrière à Venise en 1997. Né à Ferrare, dans le nord de l’Italie, le 29 septembre 1912, Antonioni était issu d’une famille bourgeoise et avait fait de brillantes études d’économie à l’Université de Bologne. Il avait d’abord été critique de cinéma dans une revue locale avant de venir à Rome suivre les cours du Centre expérimental du cinéma et de collaborer à la revue Cinéma, considérés comme des centres de résistance au fascisme. En 1942 à Paris, il est l’assistant de Marcel Carné qui tourne Les visiteurs du soir. Il devient ensuite le coscénariste de Le retour d’un pilote de Roberto Rossellini. L’année suivante en 1943, il tourne son premier documentaire, Les gens du Pô, et réalise son premier long métrage, Chronique d’un amour, en 1950. Son style s’affirme dans sa trilogie L’avventura en 1960, La notte (la nuit, 1961) et L’eclisse (L’éclipse, 1962), interprétée par Monica Vitti, son actrice fétiche, sa compagne et sa muse pendant une dizaine d’années. L’avventura est considéré comme la naissance d’un cinéma introspectif. Antonioni a choisi de raconter la difficulté des rapports humains et la fragilité des sentiments. Il atteint la consécration avec Blow Up qui raconte l’histoire d’un photographe de mode qui découvre sur ses clichés qu’il a été témoin d’un assassinat à Londres. Le public se détournera pourtant peu à peu de ses films, considérés comme difficiles d’accès, même s’ils sont parfaitement aboutis sur le plan esthétique. À moitié paralysé par une attaque cérébrale en 1985, Antonioni avait reçu l’hommage de tout le cinéma italien lors d’une soirée à Rome pour ses 90 ans en septembre 2002. Ces dernières années, très diminué par la maladie, il s’était réfugié dans le monde de la couleur, réalisant des collages et des mobiles qui avaient été exposés à Rome en octobre 2006.

Semaine noire pour le cinéma. Après le décès du géant du grand écran, Ingmar Bergman, et du monstre du cinéma français, Michel Serrault, c’est au tour du cinéaste italien Michelangelo Antonioni de disparaître à l’âge de 94 ans.
Le réalisateur s’est éteint lundi soir, « paisiblement, dans son fauteuil, avec à ses côtés son épouse Enrica Fico », ont indiqué...