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ANNIVERSAIRE - Célébrations très discrètes pour l’agence onusienne L’AIEA : « 50 ans de dilemme nucléaire »

L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a discrètement fêté hier ses 50 ans d’existence en reconnaissant « un dilemme » : comment empêcher de nouveaux États d’accéder à l’arme nucléaire tout en favorisant l’énergie nucléaire civile. L’agence de sûreté nucléaire des Nations unies, basée à Vienne, comptait 144 États en mars 2007. Elle vérifie en particulier le respect du Traité de non-prolifération (TNP) de 1970, et ses inspecteurs surveillent plus de 900 installations dans le monde. Dans un message de félicitations au directeur général de l’AIEA, Mohammad el-Baradei, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, « applaudit les efforts incessants de l’AIEA en vue de (...) contribuer à la sécurité et au développement ». L’AIEA et son directeur ont obtenu le prix Nobel de la paix en 2005. Le pape Benoît XVI, lui, a aussi apporté son soutien, jugeant « urgent d’encourager la non-prolifération des armes nucléaires, de promouvoir un désarmement nucléaire progressif et négocié, et de favoriser l’usage pacifique et sûr de la technologie nucléaire pour un authentique développement respectueux de l’environnement ». Les dirigeants de l’AIEA, tel son n° 2 David Waller, insistent sur « le dilemme nucléaire » auquel fait face la planète, dans des textes mis sur le site Internet www.iaea.org. L’agence poursuit un programme « Atomes pour la paix, un idéal né des cendres de Hiroshima et Nagasaki » en 1945, a déclaré M. el-Baradei ce mois-ci au Japon. Il a insisté d’un côté sur l’utilisation pacifique du nucléaire : pour les besoins croissants en énergie – 437 réacteurs dans 30 pays fournissent actuellement 15,2 % de l’électricité mondiale –, mais aussi pour la médecine (comme les radiothérapies du cancer, la lutte contre la mouche tsé-tsé), l’agriculture (comme l’amélioration des semences) et l’industrie. Mais « dans le même temps, il faut empêcher la dispersion de la technologie des armes nucléaires – ce qui reste du défi nucléaire ». En effet, l’uranium enrichi ou le plutonium civils peuvent déboucher sur l’arme atomique. L’Occident craint ce passage en Iran, un pays proclamant des intentions pacifiques mais placé sous surveillance spéciale de l’AIEA depuis 2003 et qui fait l’objet de sanctions de l’ONU pour son refus de suspendre l’enrichissement d’uranium. L’Irak, pays signataire du TNP, avait pu développer secrètement sous Saddam Hussein un programme de nucléaire militaire, ensuite démantelé. En revanche, les inspecteurs onusiens chassés fin 2002 de Corée du Nord viennent d’y retourner pour superviser le démantèlement du réacteur de Yongbyon, et la Libye a renoncé fin 2003 aux armes de destruction massive. M. el-Baradei réclame des outils renforcés contre la prolifération militaire : à côté du « protocole additionnel » au TNP qui permet déjà des inspections renforcées, il propose un pool contrôlé de matières fissiles, destiné aux pays voulant disposer du nucléaire civil, et de meilleurs contrôles à l’exportation. Le directeur de l’AIEA demande encore un désarmement accru, car « 27 000 têtes nucléaires demeurent dans les arsenaux de neuf pays » ayant la bombe – les cinq puissances nucléaires déclarées (États-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France et Chine), ainsi qu’Israël, Inde et Pakistan (non membres du TNP), et Corée du Nord. Enfin, M. el-Baradei relève deux autres défis, améliorer la sécurité des centrales après l’explosion désastreuse de Tchernobyl en 1986 et, suite aux attentats du 11 septembre 2001, empêcher le terrorisme nucléaire : « Les décideurs politiques ont réalisé ce qui pourrait arriver si des matières radioactives tombaient dans de mauvaises mains. » Des expositions et événements spéciaux ont précédé le 50e anniversaire, qui n’a pas été marqué par des cérémonies particulières ce week-end à Vienne. Jean-Michel STOULLIG (AFP)
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a discrètement fêté hier ses 50 ans d’existence en reconnaissant « un dilemme » : comment empêcher de nouveaux États d’accéder à l’arme nucléaire tout en favorisant l’énergie nucléaire civile. L’agence de sûreté nucléaire des Nations unies, basée à Vienne, comptait 144 États en mars 2007. Elle...