« Slam » français et scène québécoise en vedette des FrancoFolies de Montréal

Les 19es FrancoFolies de Montréal se sont ouvertes avec une programmation bien garnie, célébrant les succès internationaux de la nouvelle vague québécoise et le « slam » français qui débarque en force sur le continent nord-américain. Le grand bal montréalais de la chanson fait la part belle à la scène locale dont certains jeunes représentants connaissent un succès important, voire populaire, en Europe. La scène montréalaise multiplie depuis quelques années les percées à l’étranger. Des groupes anglophones comme The Arcade Fire ou God Speed you Black Emperor se sont attiré les éloges de la scène alternative. Côté francophone, Pierre Lapointe ou le groupe Malajube ont tiré leur épingle du jeu. « La scène montréalaise a toujours été très vivante et très mûre aussi, même il y a 15 ou 20 ans. La grande différence, c’est que maintenant elle s’exporte », explique à l’AFP Laurent Saulnier, programmateur des FrancoFolies de Montréal. Pierre Lapointe, habitué à bouleverser son propre répertoire, se produira sur les planches extérieures des «Francos » avec l’Orchestre métropolitain de Montréal, ensemble dirigé par un autre jeune prodige, Yannick Nézet-Séguin. Malajube, qui a séduit l’intelligentsia du « rock indie » aux États-Unis et en Grande-Bretagne avec ses guitares tantôt acérées, tantôt planantes, triturera lui aussi ses propres pièces dans une série de concerts. Jusqu’au 5 août, quelque 175 spectacles extérieurs gratuits et 50 en salle sont à l’agenda de la cousine des Francos de La Rochelle, en France, et de Spa, en Belgique. De France, outre Juliette Gréco ou la surdouée de la musique électronique, Milie Simon, les FrancoFolies de Montréal accueillent cette année les jeunes ténors du «slam », une poésie scandée parfois sur fond de hip-hop. Les deux chouchous des dernières Victoires de la musique, Grand Corps Malade et Abd al-Malik, présenteront pour la première fois au Québec leur poésie urbaine ou d’exil dans la foulée de la parution décalée de leurs albums respectifs dans la « Belle province », où les critiques ont été enthousiastes. « Une vague de cette force qui débarque en France d’abord, c’est normal qu’il y ait des retentissements ici. Pour moi, Grand Corps Malade et Abd al-Malik font partie cette année des artistes français incontournables et qu’il faut absolument inviter dans un festival comme les FrancoFolies », poursuit M. Saulnier. Le hip-hop québécois sera aussi à l’honneur des Francos de Montréal avec notamment le spectacle symphonique des Loco Locass, formation engagée, amoureuse des mots, et dont le dernier album, Amour oral, a fait un malheur. Véritable « rock star » en France, Calogero tentera de séduire le Québec où les ventes de son album florilège, paru exclusivement dans la province francophone, tardent à atteindre la cime des palmarès. Les FrancoFolies de Montréal avaient attiré l’an dernier quelque 900 000 spectateurs pour les spectacles extérieurs, selon ses organisateurs, ce qui est supérieur à sa doyenne de La Rochelle. Guillaume LAVALLEE (AFP)