Football - Les départs de Tiago, Malouda, Abidal et Wiltord n’ont pas été compensés Ligue 1 : l’année ou jamais pour prendre la place de Lyon

Délesté de trois joueurs majeurs, avec à sa tête un nouvel entraîneur, sans compter les états d’âme de ses vedettes, le sextuple champion de France lyonnais avance dans l’inconnu avant de défendre son trône, aiguisant l’appétit de la concurrence. Malgré les assurances du président Jean-Michel Aulas sur la qualité de l’effectif, les départs à l’étranger de Florent Malouda (Chelsea), Éric Abidal (FC Barcelone) et Tiago (Juventus Turin) laissent planer des doutes sur la compétitivité de l’OL. Pour compenser la perte de ces trois piliers, le club rhodanien a misé sur deux révélations de la Ligue 1, Bodmer (Lille) et Keita (Lille), et un champion du monde italien, Fabio Grosso (Inter Milan). Mais toujours pas de grosse pointure à l’horizon, alors que l’OL a jusqu’ici engrangé 48 millions d’euros sur le marché des transferts. L’autre incertitude tient à l’arrivée d’Alain Perrin au poste d’entraîneur. Le successeur de Gérard Houllier a sans doute accepté la mission la plus périlleuse de sa carrière : maintenir le leadership de Lyon sur le plan national et surtout faire enfin décoller le club en Ligue des champions. Nuages Mais les nuages s’amoncellent déjà au-dessus de sa tête. Après une saison mitigée, marquée par une deuxième partie poussive et surtout une cruelle désillusion en 8e de finale de la Ligue des champions, les langues se sont déliées du côté lyonnais et la belle harmonie qui faisait la force du club s’est petit à petit évaporée. Sidney Govou avait été le premier à frapper en faisant porter sur Juninho, par presse interposée, la responsabilité des échecs de la fin de saison dernière. Les deux hommes se sont expliqués, mais le mal est fait puisque le Brésilien a fini par rendre son brassard de capitaine. Le cas Wiltord devrait lui être réglé plus facilement. Le divorce semble définitivement consommé avec Lyon après une idylle de trois saisons, illustré par la médiatique interpellation du joueur par des policiers au centre d’entraînement de l’OL pour une infraction routière et plusieurs rappels à l’ordre disciplinaires. Dans un championnat déserté par les vedettes, les Lyonnais possèdent toujours des arguments valables pour remporter un septième titre d’affilée, mais les accrocs des derniers mois ont forcément donné des idées à leurs rivaux, à commencer par Marseille, équipe la plus active sur le marché des transferts. L’OM en embuscade Sans annoncer des objectifs démesurés, l’OM, à la recherche d’un trophée depuis 1993, s’est particulièrement renforcé avant de retrouver la Ligue des champions pour la première fois depuis 2003. Certes, Ribéry est parti au Bayern, mais les Marseillais ont définitivement rapatrié de Liverpool Djibril Cissé après un prêt plutôt réussi. Les arrivées de l’ancien Sochalien Karim Ziani et du Néerlandais Zenden visent à apporter la touche technique disparue avec Ribéry. Dans le secteur défensif, l’OM a misé sur du solide avec Gaël Givet (Monaco) et Benoît Cheyrou (Auxerre) et sur l’avenir avec Jacques Faty (Rennes). Alors que le Paris-SG, après une saison cauchemardesque, fait profil bas, Monaco et Bordeaux font figure de principaux outsiders avec leurs deux nouveaux techniciens, Ricardo et Laurent Blanc. Le Brésilien, transfuge des Girondins, devra relancer l’ASM après deux exercices quelconques et prouver qu’il peut aussi être un adepte d’un football offensif après avoir privilégié en Gironde le réalisme et l’efficacité aux dépens du beau jeu. Pour Laurent Blanc, l’enjeu se situe plus sur le terrain de la crédibilité à l’heure d’entamer une nouvelle vie, quatre ans après avoir raccroché les crampons. Très critique sur le recrutement (Chalmé, Bellion, A. Diarra) effectué par ses dirigeants, l’ancien champion du monde a été vite remis à sa place par son président Jean-Louis Triaud. Pour contrer Lyon, Blanc devra très vite apprendre les ficelles du métier.