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CORRESPONDANCE La mode féminine amérindienne au musée Couleur locale et accent transcontinental WASHINGTON-Irène MOSALLI

Pocahontas, Lune Montante, Colline dorée, Oiseau de neige, Goutte de rosée…C’est ainsi que se prénommaient les femmes évoluant au cœur des aventures célébrant la bravoure de ceux qu’on appelait les « Peaux-Rouges », face aux « Visages pâles », fraîchement débarqués sur le continent américain. Des noms poétiques qui ont fasciné, de même que leurs us et coutumes. Mais, comme on le sait, il y a bien longtemps que cette ethnie n’est plus désignée par la couleur de sa peau. Elle répond aujourd’hui à l’appellation « Amérindienne », et un musée a été créé à son intention, à Washington, il y a trois ans. Ce musée donne à voir, en ce moment, une exposition intitulée « L’Identité à travers le design : tradition, changement et célébration à travers l’habit féminin aborigène ». Cette rétrospective, qui couvre une période allant de 1800 jusqu’à nos jours, met l’accent sur l’art déployé par ces femmes dans le design et l’exécution de leurs vêtements. Un talent illustré par les 55 robes et 200 accessoires en vue : ceintures, sacs, chaussettes et mocassins. Ces spécimens sont le fruit d’une tradition en cours dans les régions suivantes : les Grands Plateaux, les Grandes Plaines et le Bassin. Elles témoignent de l’évolution des Indiens d’Amérique et conte leur mode de vie : commerce, célébration, liens familiaux et liens sociaux. Chaque robe a sa propre histoire qui reflète une vision artistique, un statut familial, des valeurs tribales et culturelles et des transformations sociales. L’une des responsables de l’exposition précise que « plus que de simples vêtements, il s’agit pour celles qui les ont exécutés de transmettre les traditions, de génération de femmes en génération de femmes ». Broderies en perles vénitiennes et russes Ce savoir-faire ancestral et purement local a su néanmoins tirer partie des apports étrangers qui lui étaient parvenus avec l’arrivée des pionniers. Ainsi, les femmes des Grandes Plaines taillaient des robes en peau de bête qu’elles brodaient de motifs en perles de verre de tous les tons de bleu, ramenées de Venise dans les années 1800. Vers 1890, c’était au tour de marchands russes de vendre aux tribus sioux des pierres multicolores : roses, rouges, jaunes bleues et vertes. Elles ont été utilisées pour garnir, sous forme de dessins géométriques, les manches et les empiècements des robes de même que les chaussettes, les mocassins et les ceintures. Dans cet esprit, est inclus dans l’exposition un espace nommé Isnati. Ce mot amérindien réfère au moment de la vie d’une adolescente où elle est confiée à une doyenne de la tribu qui lui enseignera ce que doit être sa vie de femme. Et l’art de réaliser sa garde-robe était largement inscrit à ce programme. Cet espace, conçu spécialement à l’intention des jeunes visiteurs, les familiarise avec les techniques du temps passé du design indien qui trouve encore beaucoup d’amateurs. À noter que le musée consacré aux Indiens d’Amérique, premiers occupants du continent, est situé au cœur de la capitale fédérale des États-Unis. Et c’est là toute une symbolique. Il a ouvert ses portes en 2004. Tout a été étudié pour donner à ce grand édifice curviligne de cinq étages des caractéristiques éminemment amérindiennes. À l’extérieur, on a voulu rendre l’aspect de rochers naturels en employant un revêtement de pierres calcaires brunes sciemment mal dégrossies. L’ouverture principale fait face à l’est, un savant jeu de matériaux translucides permet à certaines salles de laisser passer les rayons du soleil, procurant un éclairage qui évolue en même temps que les heures. On retrouve dans l’agencement du musée nombre de références à la cosmogonie des Amérindiens et aux relations qu’ils entretiennent avec la nature. Et ce souci d’authenticité accompagne la volonté de faire partager la culture des Indiens de toute l’Amérique, du nord au sud.
Pocahontas, Lune Montante, Colline dorée, Oiseau de neige, Goutte de rosée…C’est ainsi que se prénommaient les femmes évoluant au cœur des aventures célébrant la bravoure de ceux qu’on appelait les « Peaux-Rouges », face aux « Visages pâles », fraîchement débarqués sur le continent américain. Des noms poétiques qui ont fasciné, de même que leurs us et...