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Actualités - REPORTAGE

Malgré la conjoncture, les demandes des opérateurs grecs pour le Liban demeurent stables

Le conseiller aux affaires économiques et commerciales près l’ambassade de Grèce au Liban, Sarantis Moschovis (photo), a regretté que le boom économique auquel il s’attendait après la guerre de juillet dernier n’ait pas eu lieu, les divergences politiques sur la scène locale ayant freiné toute reprise en force de l’économie. Pourtant, assure-t-il, depuis qu’il est entré en fonctions à Beyrouth en octobre 2006, les demandes d’opérateurs grecs désirant se rendre au Liban pour faire des affaires n’ont à aucun moment ralenti. « Cette demande est restée intacte », martèle-t-il. Et de souligner qu’il y a beaucoup à faire au niveau des relations bilatérales libano-helléniques. La balance commerciale entre les deux pays continue de se creuser au profit de la Grèce. Le marché libanais est un marché traditionnel pour la patrie de Périclès. En 2006, les exportations grecques vers le pays du Cèdre ont totalisé 102 millions de dollars contre 56 millions de dollars en 2005. Ces exportations ont presque doublé d’année en année alors que celles du Liban vers la Grèce sont demeurées stables. Vecteur d’action Le diplomate grec est persuadé que l’aide au développement consentie par la Grèce au Liban dans le cadre du sommet de Stockholm et de la conférence de Paris III est « un vecteur essentiel pour le renforcement des relations économiques entre les deux pays ». En d’autres termes, explique le conseiller économique et commercial, cette aide au développement favorise le développement de l’intérêt des opérateus grecs pour le Liban. « C’est un outil qui facilite les contacts entre les deux parties. Les opérateurs grecs sont moins hésitants à entreprendre des transactions pour la première fois lorsque celles-ci sont garanties par leur État. Le risque est plus abordable pour eux », dit-il, ajoutant « qu’une fois les projets garantis par l’État achevés avec succès, cette étape pavera la voie aux opérateurs privés en vue de procéder avec leurs homologues libanais à des contrats de travail privés ». Sarantis Moschovis évoque des possibilités de coopération entre les deux pays à titre indicatif dans le domaine agricole. Les Grecs sont très dynamiques dans ce secteur et ont un savoir-faire très important qui fait défaut aux Libanais dans certains créneaux. Dans ce prolongement, il évoque le « know how » des Grecs dans la culture des olives et la standardisation de la production de l’huile d’olive ainsi que dans le domaine de la pisciculture, rappelant que son pays est le premier en Europe en production et exportation de produits de pisciculture. Dans le secteur touristique, il souligne les innombrables coopérations possibles entre les opérateurs des deux pays. Ainsi, il évoque l’importance de l’organisation de forums et de conférences pour une approche commune de la politique touristique dans les deux pays. « On peut examiner l’hypothèse consistant à favoriser la venue au Liban de bateaux de plaisance grecs. Ce qui permet aux passagers de rester quelques jours au pays du Cèdre », souligne-t-il. Évoquant la marine marchande grecque, il affirme que les sociétés maritimes grecques ont exprimé leur souhait d’inaugurer une ligne maritime avec le Liban, avant d’insister sur la possibilité pour les hommes d’affaires grecs de participer éventuellement à la privatisation des ports libanais. Sur ce plan, il insiste sur l’expertise grecque dans le transport maritime qui représente un grand avantage lorsqu’on sait que 90 % du commerce mondial s’effectue par voie maritime. Il évoque également le port de Thessaloniki qui devient un important hub pour les matériaux bruts et les biens de consommation à destination des pays des Balkans. Sarantis Moschovis énumère par ailleurs plusieurs possibilités de coopération, évoquant ainsi l’industrie de l’agroalimentaire, l’énergie renouvelable et les télécoms. Il rappelle à ce sujet le taux de pénétration du cellulaire dans son pays qui est de près de 90 %. D’autre part, si les relations commerciales et économiques libano-helléniques sont régies par l’accord de partenariat libano-européen, la première commission pour la coopération entre les deux pays a vu le jour en 2003. Cependant, bien avant cette date, une série d’accords ont été conclus entre les deux pays, en l’occurrence l’accord de coopération dans le domaine des transports aériens (1952), l’accord pour éviter la double imposition des profits des sociétés maritimes et aériennes (1967) et l’accord pour la promotion des investissements (1997). En 2004, la Grèce et le Liban ont signé des protocoles d’accords dans les domaines du tourisme, de la coopération scientifique, technique et de l’agriculture ainsi que dans le secteur du transport international terrestre.
Le conseiller aux affaires économiques et commerciales près l’ambassade de Grèce au Liban, Sarantis Moschovis (photo), a regretté que le boom économique auquel il s’attendait après la guerre de juillet dernier n’ait pas eu lieu, les divergences politiques sur la scène locale ayant freiné toute reprise en force de l’économie. Pourtant, assure-t-il, depuis qu’il est...