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Actualités - REPORTAGE

INVESTIR EN GRÉCE Un panier d’incitations allant des subventions en numéraire aux abattements fiscaux

«La Grèce est l’un des pays européens les plus ouverts sur le monde arabe et en particulier sur le Liban. L’investisseur arabe, en l’occurrence le Libanais, n’a pas de difficultés à s’adapter à l’environnement des affaires. C’est que l’investissement n’est pas une simple opération de calcul inscrite sur du papier. » C’est ce qu’a affirmé, à L’Orient-Le Jour, Aristide C. Simeonoglou, président d’ELKE, l’agence publique grecque pour l’encouragement des investissements. La Grèce n’y va pas de main morte pour attirer les investisseurs sur son sol. Un panier d’incitations, allant des subventions en numéraire en passant par les subventions des coûts de création de nouveaux emplois et les abattements fiscaux, est prévu, selon la catégorie des secteurs productifs dans lesquels l’opérateur investit. Des incitations qui visent à persuader le plus récalcitrant des hommes d’affaires à tenter l’aventure et à délier sa bourse. « Aujourd’hui, vous pouvez trouver des incitations identiques dans d’autres pays européens, mais sûrement pas plus compétitives », a assuré Aristide Simeonoglou. Conformément à la loi grecque sur les investissements n° 3299 de 2004, les subventions en numéraire pour les projets d’un coût égal ou supérieur à trois millions d’euros pouvaient atteindre 55 % du coût de l’investissement. Cette proportion est tombée à un plafond maximum de 40 % avec les amendements apportés par la loi 3522 de 2006 sur instructions de Bruxelles, la Grèce devant s’aligner sur les normes de l’Union européenne. L’investisseur peut choisir entre obtenir une subvention en numéraire ou bénéficier d’une exemption fiscale pendant dix ans à hauteur de son investissement. La deuxième option deviendrait plus intéressante pour les opérateurs avec l’avènement de l’an 2010. À cette date, le plafond des subventions en numéraire devrait encore baisser de 10 %. Aussi est-il important de souligner un autre avantage sur le plan fiscal pour les opérateurs économiques qui consiste notamment en la révision à la baisse, en 2004, du pourcentage de la taxe sur les sociétés qui est passé de 35 % à 25 % sans compter les considérables réductions de l’impôt sur les revenus des individus. La Grèce est devenue une destination favorite pour les investissements étrangers. L’acquisition de la banque Emporiki par le Crédit agricole et la compagnie d’assurances Alpha par la société française Axa est une solide preuve. Les investissements directs étrangers ont dépassé les 3,7 milliards d’euros sur la période s’étendant de janvier à septembre 2006, soit dix fois plus par rapport à la même période de 2005. Énergie et tourisme Aujourd’hui, les secteurs de prédilection pour les placements en Grèce sont ceux de l’énergie et du tourisme. Deux secteurs qui bénéficient d’un sérieux coup de pouce de la part de l’État. Dans le secteur de l’énergie renouvelable, éolienne et solaire, l’État grec offre à l’investisseur des subventions en numéraire variant entre 30 et 40 %, selon les régions. Toute la production énergétique générée par la société créée est achetée par l’État à un prix fixé à l’avance pendant vingt ans. « L’investisseur est sûr de faire des bénéfices dès qu’il aura amorti ses coûts de production. Il n’y a pas d’aléas dans ce genre de projet », a souligné M.Simeonoglou, ajoutant que « la Grèce n’est pas devenue philanthropique du jour au lendemain. Mais d’après le règlement de l’Union européenne, 10 % de la production d’énergie devrait provenir en 2010 de l’énergie renouvelable, cette proportion devant atteindre 20 % en 2020 ». Le n° 1 d’ELKE a insisté sur le fait que les investissements dans ce secteur sont des investissements minimum de 100 millions d’euros. Toutes les multinationales du secteur sont déjà présentes en Grèce, tels EDF et les Allemands dans le créneau des photovoltaïques. Partenariat entre le public et le privé Bien que le tourisme de masse continue à représenter une part de marché significative du tourisme en Grèce, une certaine mutation vers un marché haut de gamme et une diversification du produit a été enregistrée récemment. À présent, l’investisseur, qui a un œil sur le pays de Périclès, est encouragé à investir dans les hôtels de luxe, les complexes dédiés au golf, dans les installations du tourisme de conférences, l’écotourisme , la thalassothérapie et les stations de sports d’hiver. Les incitations proposées aux promoteurs dans ce domaine se déclinent en subventions en numéraire, des formules de leasing mettant en partenariat les secteurs public et privé, des abattements fiscaux et des subventions aux nouveaux emplois. La construction de nouvelles marinas luxueuses est vivement encouragée par les autorités grecques. L’Établissement pour le développement du tourisme (entité publique) a lancé un appel d’offres international (de long terme sur 40 ans) pour la privatisation des marinas d’Alimos et Flisvos, qui ont une capacité de 1 800 voiliers. L’objectif de cette opération est la réhabilitation des installations et l’amélioration de la qualité des services. La construction de l’infrastructure des marinas à venir sera confiée au secteur privé à travers des opérations de leasing à long terme sur base d’appels d’offres. Quant aux complexes dédiés au golf, l’ELKE a répertorié une série de biens-fonds dans les différentes régions du pays, adéquats pour ce genre de sport. Le golf peut être pratiqué en Grèce tout au long de l’année. Il est important de souligner que le taux élevé de la croissance économique enregistré en 2005 et 2006 est sous-tendu par la hausse des investissements et des exportations et non par l’accroissement des dépenses publiques (voir par ailleurs les chiffres).
«La Grèce est l’un des pays européens les plus ouverts sur le monde arabe et en particulier sur le Liban. L’investisseur arabe, en l’occurrence le Libanais, n’a pas de difficultés à s’adapter à l’environnement des affaires. C’est que l’investissement n’est pas une simple opération de calcul inscrite sur du papier. » C’est ce qu’a affirmé, à...