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Mariages, castes et traditions

La presse écrite indienne consacre des pages entières aux annonces matrimoniales. Le mariage d’amour n’est pas dans les mœurs. Le mariage est plutôt une affaire de famille. En Inde, où la société est divisée en castes sociales fermées et hiérarchisées, système basé sur la pureté du sang, l’endogamie et la dote prévalent, de manière générale. Ce sont souvent les parents qui arrangent l’union de leurs enfants. Et ce même si le système de castes a été légalement aboli, depuis des décennies. « Je n’ai pas pu épouser la femme que j’aimais, parce qu’elle appartenait à une caste inférieure », déplore un homme d’une trentaine d’années. « Ce mariage était hors de question pour mes parents. J’ai donc épousé la femme qu’ils m’ont présentée, mais je leur avais quand même demandé de respecter une seule chose, la plus importante à mes yeux : que leur choix porte sur une femme éduquée et instruite. » « L’amour ? il est venu par la suite », ajoute-t-il, assurant que ces mariages arrangés réussissent souvent. Mais il ne peut s’empêcher de laisser entendre que l’adultère est couramment pratiqué. De son côté, une femme au foyer raconte qu’elle n’a pas connu son époux avant le mariage. « J’ai juste eu le droit de voir sa photo après l’arrangement entre nos deux familles », précise-t-elle. « Avant le jour de notre mariage, je ne lui avais jamais parlé. » Après avoir accepté le choix familial, cette femme semble couler une vie paisible auprès de sa belle famille. Elle se prépare pour le mariage de sa sœur, dont elle a elle-même trouvé le futur époux, comme le veut la coutume. Nouvellement marié, habitant sous le toit familial comme la grande majorité des couples, un jeune Indien qui a fait ses études en France déplore, de son côté, la rigidité de la société indienne. « Avant mon mariage, il m’était difficile de sortir librement le soir avec une jeune femme. Il fallait qu’elle soit chez elle à 20 heures au plus tard. Ici, à Delhi, les habitudes sont encore rigides. Mais à Mumbai ou à Bangalore, les mœurs évoluent », remarque-t-il. Dans les grandes villes, le système de castes semble en effet perdre sa rigidité et l’on assiste à l’émergence d’une nouvelle distinction, basée sur l’appartenance socio-économique de l’individu. À travers certaines annonces matrimoniales, on peut comprendre que le mariage intercastes se pratique de plus en plus. L’ouverture économique et l’apparition d’une nouvelle classe moyenne jeune et urbanisée n’en finissent pas de malmener la tradition et mènent l’Inde à grands pas vers la modernité.
La presse écrite indienne consacre des pages entières aux annonces matrimoniales. Le mariage d’amour n’est pas dans les mœurs. Le mariage est plutôt une affaire de famille. En Inde, où la société est divisée en castes sociales fermées et hiérarchisées, système basé sur la pureté du sang, l’endogamie et la dote prévalent, de manière générale. Ce sont souvent les...