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Actualités - REPORTAGE

Reportage Le cri du cœur d’un détenu relâché : « Rien n’est plus beau que la liberté ! »

«J’ai seulement trois mots à dire : la liberté, la liberté, la liberté. Il n’y a pas plus beau que la liberté ! » Abdelrahim Mallouh a foulé hier le sol de sa Palestine, avec plus de 250 autres prisonniers libérés par Israël. M. Mallouh, 60 ans, n’a pas été un prisonnier comme les autres. Contrairement aux autres détenus relâchés, il s’honore d’un titre : numéro deux du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), un des principaux mouvements nationalistes. « Personne ne peut apprécier la liberté mieux que quiconque en ayant été privé », ajoute-il, la voix émue, en embarquant, au barrage de Beitounya, dans un bus palestinien qui l’a conduit dans la ville de Ramallah, toute proche. Il vient de passer plus de deux heures dans l’un des autocars israéliens qui ont transféré les 256 détenus d’une prison israélienne du Néguev vers la Cisjordanie. Des responsables de l’Autorité palestinienne accueillent les détenus libérés par une embrassade et échangent quelques mots avec eux. Une casquette à damiers, rappelant le motif de la traditionnelle keffieh, est distribuée à chaque prisonnier. Détenu depuis 2002, M. Mallouh, qui est aussi membre du Comité exécutif de l’OLP, la centrale palestinienne, avait été condamné pour appartenance à une « organisation terroriste » en avril 2004 à neuf ans de prison, dont deux avec sursis, par un tribunal militaire israélien. À l’instar des autres anciens détenus, il s’est immédiatement rendu à la Mouqataa, le quartier général de l’Autorité palestinienne, où il a été salué par le président Mahmoud Abbas. Sa femme Amal et sa fille Carmel, tout sourire, étaient présentes. Il s’est aussi recueilli sur la tombe du chef historique des Palestiniens, Yasser Arafat, décédé en novembre 2004. Avant de gagner sa maison, il a également fait un détour par la tombe d’Abou Ali Moustapha, le chef du FPLP assassiné en 2001 par Israël, pour y déposer une gerbe. Le beau-père de M. Mallouh, Abdelsalam Imran, a bravé la chaleur pour venir, malgré ses 78 ans, accueillir son gendre à Beitounya avec des centaines d’autres Palestiniens. M. Imran réside habituellement aux États-Unis et passait des vacances à Ramallah lorsque la libération a été annoncée. « Le hasard a voulu que je sois ici et c’est une bonne chose car à 78 ans je ne sais pas si je serai encore en vie dans deux ans pour le revoir », dit-il. M. Mallouh, condamné à sept ans de prison, ne devait être relâché qu’en 2009. À la vue des premiers bus transportant les désormais ex-prisonniers, des femmes ont poussé des youyous de joie. Des prisonniers agitaient des drapeaux palestiniens ou des bannières du parti Fateh et de sa branche armée, les Brigades des martyrs d’al-Aqsa. D’autres brandissaient des portraits de M. Abbas ou faisaient le « V » de la victoire. Des photos du président de l’Autorité palestinienne et de Yasser Arafat ainsi que les couleurs noir, blanc, vert et rouge de la Palestine ornaient les bus. Portant la robe traditionnelle brodée, Halima Jomhour, 60 ans, attend son fils Imad. Condamné à six ans et demi de prison, il en a purgé quatre. « Il avait été arrêté dix jours avant son mariage. Sa fiancée l’attend toujours et la première chose qu’on va faire c’est de les marier », dit-elle. « C’est une grande joie, mais elle ne sera complète qu’avec la libération de tous nos prisonniers », dit cette sexagénaire venue du village de Beit Annan, dans la région de Ramallah. Quelque 11 000 Palestiniens sont emprisonnés en Israël. S’appuyant sur une canne, Adel Balawneh, 71 ans, montre des signes de fatigue. Il a quitté son village dans la région de Naplouse dès potron-minet à la tête d’une délégation de sa tribu, les Balawneh, pour accueillir son fils Adel qui a purgé la moitié de sa peine de 30 mois. « C’est un jour de fête et nous remercions le président Abou Mazen (Mahmoud Abbas) qui a tout notre soutien », dit-il. Hossam EZZEDINE (AFP)

«J’ai seulement trois mots à dire : la liberté, la liberté, la liberté. Il n’y a pas plus beau que la liberté ! »
Abdelrahim Mallouh a foulé hier le sol de sa Palestine, avec plus de 250 autres prisonniers libérés par Israël. M. Mallouh, 60 ans, n’a pas été un prisonnier comme les autres. Contrairement aux autres détenus relâchés, il s’honore d’un titre :...