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La secousse a provoqué un incendie et une légère fuite radioactive Les centrales nucléaires japonaises conçues pour résister aux pires séismes

Le séisme qui a frappé hier le Japon a provoqué un incendie et une légère fuite radioactive dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, une des plus grandes du monde, qui comme ses semblables au Japon est normalement conçue pour résister aux pires secousses. Le nucléaire revêt une importance stratégique au Japon, la deuxième économie mondiale qui est presque totalement dépourvue de ressources énergétiques telles que le pétrole, le charbon ou le gaz naturel. Les 57 réacteurs nucléaires japonais fournissent environ 35 % des besoins en électricité du pays, et le gouvernement cherche à augmenter cette proportion à 40 % à l’horizon 2010 pour réduire la dépendance énergétique. Mais dans un archipel qui subit chaque année 20 % des tremblements de terre les plus violents enregistrés dans le monde, la construction de réacteurs nucléaires doit obéir à des normes de sécurité draconiennes. D’autant que les sentiments antinucléaires restent extrêmement vifs au Japon depuis les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki en 1945. Propriété du géant Tokyo Electric Power (Tepco), Kashiwazaki-Kariwa fournit en électricité la capitale située à 250 km plus au sud. Avec ses sept réacteurs d’une capacité totale de 8 212 mégawatts, elle est l’une des centrales les plus puissantes du monde. Elle est aussi située à quelques kilomètres de l’épicentre du séisme de magnitude 6,8 sur l’échelle de Richter qui a pulvérisé des dizaines de maisons et endommagé de nombreuses routes hier. Un précédent tremblement de terre meurtrier, de même magnitude, avait déjà dévasté la région en octobre 2004. Un incendie s’est déclaré dans un transformateur électrique, ainsi qu’une fuite radioactive jugée sans gravité par Tepco. « Nous pouvons confirmer que de l’eau contenant de la matière radioactive a fui », a reconnu un porte-parole de la compagnie, Shougo Fukuda. « Mais la fuite est bien en dessous des niveaux qui pourraient affecter l’environnement », a-t-il assuré, ajoutant qu’aucun employé n’avait été exposé à des radiations. Comme tous les réacteurs nucléaires du Japon, ceux de Kashiwazaki-Kariwa sont équipés de capteurs sismiques, reliés à un dispositif qui arrête immédiatement le système dès qu’une secousse survient. De plus, les centrales nucléaires japonaises sont obligatoirement construites sur un sol rocheux, selon des normes géologiques extrêmement strictes, afin de minimiser les secousses. Celles situées au bord de la mer sont aussi protégées par des murs anti-tsunami. Après le tremblement de terre de Kobe (Ouest), qui avait atteint 7,2 sur l’échelle de Richter en 1995, faisant plus de 6 400 morts mais aucun dommage aux réacteurs de la région, la commission de sécurité nucléaire japonaise avait durci les normes architecturales des centrales, qui dataient de 1978. Depuis lors, tous les réacteurs en activité sont censés résister à des séismes d’au moins 7,75 sur l’échelle de Richer. Dans certaines régions particulièrement à risques, les centrales sont conçues pour résister à des mégasecousses pouvant atteindre une magnitude de 8,25. L’usine de retraitement de combustible de Rokkassho (Nord), actuellement en phase de tests, résisterait à un séisme de 8,5. La confiance du public japonais a toutefois été écornée après les récents aveux de compagnies d’électricité qui ont dissimulé aux autorités plusieurs incidents, parfois graves, entre 1978 et 2002. De plus, en mars 2006 et pour la toute première fois, un tribunal japonais a ordonné l’arrêt d’un réacteur nucléaire, inauguré quelques jours plus tôt à Shika (Centre), en donnant droit aux riverains qui accusaient la compagnie électrique exploitante d’avoir sous-estimé les risques sismiques. La compagnie Hokuriku Electric Power a toutefois fait appel, ce qui lui permet de poursuivre l’exploitation de sa centrale.
Le séisme qui a frappé hier le Japon a provoqué un incendie et une légère fuite radioactive dans la centrale nucléaire de Kashiwazaki-Kariwa, une des plus grandes du monde, qui comme ses semblables au Japon est normalement conçue pour résister aux pires secousses.
Le nucléaire revêt une importance stratégique au Japon, la deuxième économie mondiale qui est presque...