Tour de France - Victime d’une lourde chute, le leader de T-Mobile abandonne Rasmussen fait coup double dans la huitième étape

Baroudeur des cimes, le Danois Michaël Rasmussen a survolé la huitième étape du Tour de France, terminant seul au sommet de la montée vers Tignes pour se parer de jaune, hier. Le coureur de la Rabobank a franchi en tête les trois cols au programme de cette journée, récupérant du même coup le maillot à pois de meilleur grimpeur, celui qu’il a ramené à Paris en 2005 et 2006. Réussissant un joli triplé, Rasmussen signe également son troisième succès d’étape dans la Grande Boucle. Rasmussen a détrôné le courageux Linus Gerdemann, vainqueur au Grand-Bornand, samedi, et qui s’est battu jusqu’au bout pour tenter de conserver sa précieuse tunique. Le jeune Allemand, qui a complètement bloqué dans la dernière ascension, rétrograde à la deuxième place avec un retard de 43 secondes. Si la veille les T-Mobile étaient tout sourire au Grand-Bornand, la grimace était de rigueur à Tignes : en une journée, la formation allemande a perdu le maillot jaune ainsi que son leader Michael Rogers. L’Australien, victime d’une lourde chute dans la descente du Cormet de Roselend, a abandonné à 30 kilomètres de but, souffrant de l’épaule et incapable de poursuivre. Outre la victoire de Rasmussen, largement prévisible sur un parcours taillé pour ses jambes de poulet, cette première étape de montagne a permis de simplifier le classement général. Attentisme La bagarre, tant attendue entre les favoris, n’a pas vraiment eu lieu, au grand dam du Français Christophe Moreau qui a tenté à huit reprises de dynamiter la course dans l’ascension vers Tignes. « Je voulais tenter quelque chose parce que cela m’avait réussi dans le Dauphiné libéré et que l’attentisme des leaders commençait à m’agacer », a commenté Moreau. Aucun de ses rivaux n’a osé tenter l’aventure avec lui, ce qui semble confirmer que le leader de l’équipe AG2r fait peur au sein du peloton. Les accélérations successives du champion de France ont eu un mérite : mettre en lumière les limites d’Alexandre Vinokourov et d’Andreas Klöden. Le Kazakh et l’Allemand, victimes de lourdes chutes lors de la traversée du Morvan, jeudi, sont apparus très affaiblis lors de l’explication finale. Vinokourov a sérieusement bloqué à cinq bornes du but, obligeant Klöden à l’attendre pour limiter les dégâts. Pour le Kazakh, le déficit du jour s’établissait à 4’30’’ sur Rasmussen. Tous les leaders, Iban Mayo, Alejandro Valverde, Moreau, Frank Schleck, Cadel Evans et Alberto Contador, accompagné d’Andrey Kashechkin, ont terminé groupés. Au général, et avant la journée de repos, Mayo est troisième à 2’31’’ et Valverde quatrième à 2’51’’, juste devant Kashechkin. Moreau, qui est apparu très impressionnant, se rapproche dangereusement puisqu’il est désormais septième avec un retard de 3’06’’ qui confirme ses ambitions dans ce Tour de France.