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Les autorités péruviennes cherchent à protéger la cité inca Machu Picchu, une merveille du monde, menacée par le tourisme

Machu Picchu, élue parmi les sept nouvelles merveilles du monde, est en passe de devenir un casse-tête pour les autorités péruviennes, la cité inca n’étant pas préparée à accueillir un afflux massif de touristes, elles doivent trouver les moyens d’en protéger l’accès. Le gouvernement péruvien qui avait soutenu la campagne controversée des « Sept nouvelles merveilles du monde » organisée par une fondation suisse, a estimé qu’il lui fallait agir rapidement et mettre en place un plan dans la perspective de voir le nombre actuel de visiteurs, qui s’élève à 2 500 chaque jour, multiplié par trois. Sans l’admettre publiquement, des responsables péruviens reconnaissent qu’une approche scientifique faisait défaut au concours lancé par le cinéaste suisse Bernard Weber. « Machu Picchu ne va pas s’effondrer », déclare catégoriquement Cecilia Bakula, directrice de l’Institut national de la culture, l’instance suprême en charge de la préservation du patrimoine archéologique péruvien. Mais Mme Bakula n’en est pas moins inquiète, car, dit-elle, « Machu Picchu subit un processus graduel d’instabilité qui provoque le déplacement des pierres qui l’échafaudent, mais sa structure n’est pas en danger ». La spécialiste écarte les alertes de géologues quant à un éventuel affaissement des ruines, datant du XVe siècle, en raison de problèmes d’écoulement d’eau et d’humidité en des points critiques. « Le problème de Machu Picchu n’est pas la cité inca en soi, mais la croissance urbaine chaotique aux alentours » liée aux populations limitrophes qui vivent du tourisme, explique Mme Bakula. Et c’est précisément ce qui inquiète les autorités péruviennes qui n’ont pas pu freiner l’explosion démographique de la ville de Aguas Calientes, voisine des ruines, située au pied de la montagne où Machu Picchu culmine à 2 400 m d’altitude, au sein d’une réserve naturelle d’un peu plus de 320 km2. La construction d’un pont à proximité de Machu Picchu en vue d’augmenter la circulation vers ce sanctuaire, décidée par un maire local, est une autre épine dans le pied. Le gouvernement en a exigé la destruction mais se heurte à la population, qui, elle, estime avoir le droit d’accroître ses bénéfices tirés du tourisme. Et bien d’autres projets de développement de l’infrastructure touristique sur le point de voir le jour inquiètent également l’Unesco, dont une mission d’évaluation s’est rendue sur place en avril dernier. Pour une meilleure protection du site, Mme Bakula suggère de mieux organiser les visites touristiques en imposant des tours et limitant les heures d’accès. Le gouvernement avait envisagé en mars de n’ouvrir le site aux touristes que cinq jours par semaine. Dès le lendemain de l’élection de Machu Picchu parmi les merveilles du monde, les avertissements concernant les menaces que l’afflux de touristes fait peser sur son avenir et son état de conservation se sont multipliés. L’archéologue Luis Lumbreras, ex-responsable de l’Institut national de la culture, a été un des premiers à s’alarmer des risques de destruction encourus par le site et de l’appétit mercantile des industries impliquées dans la sélection des sept nouvelles merveilles. Bâtie sous le règne de l’empereur Pachacutec, Machu Picchu est inscrite depuis 1983 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Cette organisation avait également refusé de soutenir l’opération des « merveilles du monde », la qualifiant de « campagne médiatique ». « Il n’y a aucun point de comparaison entre la démarche médiatique de M. Weber et le travail scientifique et éducatif résultant de l’inscription des sites sur la liste du patrimoine mondial », avait souligné l’Unesco.
Machu Picchu, élue parmi les sept nouvelles merveilles du monde, est en passe de devenir un casse-tête pour les autorités péruviennes, la cité inca n’étant pas préparée à accueillir un afflux massif de touristes, elles doivent trouver les moyens d’en protéger l’accès.
Le gouvernement péruvien qui avait soutenu la campagne controversée des « Sept nouvelles merveilles du...