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Le gouvernement britannique dément vouloir prendre ses distances avec les USA Relations Londres-Washington : un proche de Brown laisse entrevoir une subtile inflexion

L’un des plus proches ministres de Gordon Brown a laissé entrevoir une inflexion de la relation privilégiée entre Londres et Washington, dans un discours jugé critique envers la politique étrangère américaine. Mais le porte-parole du Premier ministre a immédiatement qualifié d’« absurdes » les spéculations de la presse britannique, qui a largement interprété les propos du ministre Douglas Alexander comme « une série de messages codés » à destination de Washington. Le ministre avait notamment affirmé que la force d’un pays ne devrait plus être mesurée à l’aune de sa puissance militaire. Et M. Brown lui-même a rappelé hier matin que la relation transatlantique était « solide et le deviendra encore davantage dans les années à venir ». « Je continuerai à travailler très étroitement, comme l’a fait Tony Blair, avec l’Administration américaine », a-t-il confié à la BBC. M. Alexander, nouveau ministre du Commerce et du Développement international et ancienne plume de M. Brown, avait insisté jeudi, lors d’un discours à Washington, sur les mérites du multilatéralisme. « Au XXe siècle, la puissance d’un pays a été trop souvent mesurée à l’aune de ce qu’il pouvait détruire. Au XXIe siècle, la force devrait être mesurée par ce qu’on est capable de construire ensemble », a-t-il déclaré. « Nous devons ainsi former de nouvelles alliances, sur la base de valeurs communes, pas seulement pour se protéger du reste du monde, mais afin de tendre la main au reste du monde », a-t-il ajouté, à l’occasion du premier discours à l’étranger d’un ministre britannique depuis l’arrivée au pouvoir de M. Brown fin juin. « Nous devons démontrer par nos actions, nos paroles mais aussi nos actions, que nous sommes mondialistes, pas isolationnistes, multilatéralistes et pas unilatéralistes », a-t-il encore affirmé. M. Blair avait été qualifié de « caniche » de M. Bush, en raison de l’alignement de la politique étrangère britannique sur celle de son allié américain, notamment sur la guerre en Irak. Les commentateurs politiques sont à l’affût du moindre signe d’infléchissement de la politique étrangère britannique, d’autant que M. Brown a nommé au sein de son gouvernement plusieurs personnalités connues pour leurs positions critiques sur la guerre en Irak, notamment Mark Malloch-Brown comme secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Le porte-parole de M. Brown a jugé « plutôt incroyable » l’interprétation faite des déclarations de M. Alexander, estimant que « les interpréter comme des propos révélant quoi que ce soit sur notre relation avec les États-Unis est absurde ». M. Brown doit se rendre dans les prochaines semaines à Washington pour rencontrer M. Bush. S’il a reconnu que des erreurs avaient été commises en Irak, le Premier ministre reste inflexible face aux appels à un retrait rapide des troupes britanniques d’Irak. Dana Allin, spécialiste des relations transatlantiques à l’Institut international d’études stratégiques à Londres, a estimé que la nomination d’opposants à la guerre en Irak au sein du gouvernement était plus significative que le discours de M. Alexander. « Une phrase au milieu d’un discours consensuel, ça ne me semble pas franchement représenter un signal fort », a-t-il souligné. « Le gouvernement Brown veut probablement afficher une subtile différence (de positionnement) par rapport au gouvernement Blair, mais sur le fond, je doute que cela change grand-chose », a-t-il ajouté.

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