Tennis - À 25 ans, le Bâlois est à la tête de onze titres majeurs Roger Federer entre dans la légende de Wimbledon

Roger Federer a remporté à Wimbledon son cinquième titre consécutif en dominant l’Espagnol Rafael Nadal en cinq sets acharnés 7-6, 4-6, 7-6, 2-6, 6-2 et 3h46 de jeu. Le Suisse a triomphé sous les yeux de Bjorn Borg, dont il est désormais l’égal au palmarès, puisque le Suédois a été sacré de 1976 à 1980. Federer a été poussé dans ses retranchements par un rival de plus en plus aguerri au jeu sur herbe. Le Majorquin a même failli concrétiser quatre balles de break en début de cinquième set. Mais le Suisse a su, lui, saisir sa chance au sixième jeu, grâce à une accélération de coup droit pleine ligne. Un véritable coup d’assommoir pour Nadal qui ne s’en est jamais remis. « Déjà, à 5-2 au cinquième set, je pleurais presque, a dit Roger Federer. Il avait déjà bien répliqué sur ma première balle de match, sur la deuxième balle, j’ai pris ma chance et ce smash s’est présenté. » « Ce smash, j’ai eu tout le temps de le voir, j’ai eu le temps de voir défiler des images. De penser à comment j’allais réagir. J’ai eu peur de le boiser et de le mettre dans les tribunes. Auquel cas les gens auraient rigolé ! Heureusement, j’ai pu m’ajuster et le mettre sur ma droite. » Le Suisse n’a pas caché sa fierté d’avoir accompli cet exploit devant un parterre d’anciens champions. « J’avais une énorme pression, a-t-il dit. Il y avait Bjorn Borg assis dans le Royal Box, Jimmy Connors, John McEnroe et Boris Becker dans les positions de commentateurs. » À trois marches de Sampras « Que des grands noms. Contrairement à l’Open d’Australie où Rod Laver est venu me remettre le trophée, je savais que Bjorn Borg ne viendrait pas sur le court central. Mais discuter avec lui ensuite était un moment spécial. Il était venu de loin et il m’a attendu. C’était sympa de sa part. » Le Suisse a eu des paroles pleines de respect pour son valeureux adversaire. « En fond de court, Rafa a joué un tennis phénoménal. Il a accompli d’énormes progrès par rapport à l’an dernier, il avait un véritable plan de jeu. Ce n’est plus qu’un joueur de terre battue. Il est passé tout près aujourd’hui et je dis qu’il mérite un titre à l’avenir. » À 25 ans, le Bâlois est à la tête de onze titres majeurs. Il n’est plus qu’à trois levées du record absolu de l’Américain Pete Sampras (14). « C’est présent dans mon esprit, a-t-il ajouté. Battre son record ne sera pas facile. Je pense que je suis en forme physiquement pour l’égaler dans un premier temps. J’ai d’autres challenges : il me reste Roland-Garros, la coupe Davis ou les Jeux olympiques à gagner. » « Si je ne gagne pas les JO par exemple, ici même à Wimbledon en 2012, je ne serais pas du genre à ne pas m’endormir. J’ai déjà fait un joli chemin. » Rafael Nadal a, lui, tenté de faire contre mauvaise fortune bon cœur, même s’il avait du mal à cacher sa déception. « Roger a été trop fort à la fin. C’est fantastique de gagner cinq fois ici, bravo. J’ai perdu aujourd’hui, mais j’ai fait un beau tournoi et je reviendrai l’année prochaine », a dit l’Espagnol.