Rechercher
Rechercher

Actualités

Venus Williams brise logiquement le rêve de Bartoli

La logique a fini par avoir raison samedi de l’éblouissant parcours à Wimbledon de Marion Bartoli, sèchement battue 6-4, 6-1 en finale, par une Venus Williams impitoyable sur le gazon londonien, où elle a remporté son quatrième titre en huit éditions. Il ne sert à rien de rappeler à la Française qu’elle est la finaliste la plus inattendue du grand chelem depuis la Soviétique Natasha Zvereva à Roland-Garros en 1988, qu’elle n’avait jusqu’à présent pas été au-delà d’un huitième de grand chelem ou qu’elle avait sorti deux des trois meilleures joueuses mondiales, la n° 1 incontestée, Justine Henin, et Jelena Jankovic. « Que quelqu’un ait un trophée au-dessus du mien, c’est insoutenable. Tout le monde va me dire, c’est pas grave, c’est super. Bien sûr que c’est très bien, mais je suis faite et programmée pour gagner », a-t-elle réagi. Bartoli, 22 ans, ne peut que reconnaître que Williams était imprenable samedi : « Je ne vois pas qui peut la battre quand elle joue comme ça sur gazon. C’est impossible », a concédé l’Auvergnate qui avait pour seul regret d’avoir perdu sa première mise en jeu. Menée 3 à 0, la Française est parvenue à prendre le service de l’Américaine et à revenir à hauteur. Mais le reste fut un match à sens unique, Venus s’emparant de huit des neuf derniers jeux et ne laissant plus une balle de break à son adversaire. Comment espérer prendre sa mise en jeu à une joueuse qui passe trois premières balles sur quatre à des vitesses dépassant 180 km/heure ? Bartoli racontera sa douleur au poignet sous les impacts. Williams injouable Après avoir ajusté sa longueur de balles, l’Américaine s’est imposée en patronne comme le montre le nombre de coups gagnants : 29 contre sept pour la Française. Cela n’enlève rien au parcours de Bartoli, l’un des plus surprenants de l’histoire du tennis. Arrivée comme troisième joueuse française, 19e mondiale, n’ayant remporté que trois tournois mineurs, elle était une anonyme qui s’inquiétait de son adversaire du premier tour, l’Italienne Flavia Pennetta. Deux semaines plus tard, elle est devenue une des trois seules Françaises à avoir atteint une finale à Wimbledon après Nathalie Tauziat (1998) et Amélie Mauresmo (2006). Jamais une joueuse aussi mal classée (19e) n’avait sorti en grand chelem les n° 1 et n° 3 mondiales. Aucune joueuse n’était entrée en finale après avoir perdu une manche en huitièmes (contre Jankovic) en quarts (contre Michaella Krajicek) et en demi-finale (face à Henin) avant de renverser la vapeur. Bartoli, que son parcours londonien va amener au 11e rang mondial, a surtout répondu à ceux qui moquaient son style peu orthodoxe, ses coups joués à deux mains en revers et en coup droit, ou qui s’étonnaient de son manque de mobilité et de ses soucis de poids. Parcours atypique L’Auvergnate a une histoire atypique dans un tennis français où les jeunes prometteurs sont vite pris en main par des structures, la plupart du temps pilotées par la fédération (FFT). Depuis qu’elle a frappé sa première balle il y a seize ans, Bartoli est formée par son père, entraîneur autodidacte, à qui elle a dédié son parcours. Elle a raconté l’emploi du temps militaire, entre école et tennis, imposé par Walter Bartoli qui lui offrait des bonbons quand elle touchait une cible, ou comment elle avait pris l’habitude de jouer à l’intérieur du court car si elle en sortait sur le terrain trop petit de son village de Retournac, sa raquette heurtait les murs. Bartoli ne participera pas à la demi-finale de Fed Cup contre l’Italie la semaine prochaine parce qu’elle refuse que son père ne l’accompagne pas, comme l’exige l’équipe de France. Mais elle n’est pas prête à sacrifier des principes dont elle est certaine qu’ils l’ont amenée en finale de Wimbledon. Comme elle est certaine qu’ils l’amèneront « à coup sûr dans le top 10 ». Pour vraiment convaincre, Bartoli sait que le plus dur commence : confirmer.
La logique a fini par avoir raison samedi de l’éblouissant parcours à Wimbledon de Marion Bartoli, sèchement battue 6-4, 6-1 en finale, par une Venus Williams impitoyable sur le gazon londonien, où elle a remporté son quatrième titre en huit éditions.
Il ne sert à rien de rappeler à la Française qu’elle est la finaliste la plus inattendue du grand chelem depuis la...