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LU POUR VOUS - Un roman de passion, de sensualité et de vie « Rue des Sept Filles », de Claudine Le Tourneur d’Ison

1930. Dans les ruelles sombres d’un des plus vieux quartiers du Caire, loin des fastes de la capitale, une jeune fille, nouvellement installée en Égypte avec sa famille, va connaître une passion dévorante. Éprise de l’Égypte dès son adolescence, Claudine Le Tourneur d’Ison a su à travers cette histoire d’amour restituer l’ambiance du Caire de l’époque. Rue des Sept Filles*, édité chez Albin Michel, est un roman où se mêlent histoire et présent, mythe et réalité, et qui fait voyager le lecteur vers d’autres univers, mais aussi à l’intérieur de lui-même. Il est faux de croire que ce roman s’articule sur une simple histoire d’amour ou une petite aventure d’une jeune fille en quête d’exotisme. Comme il est également faux de croire que c’est seule « l’égyptomania » qui pousse Claudine Le Tourneur d’Ison à situer son intrigue dans le cadre du Caire. Il est de ces villes envoûtantes qui, par leur charme désuet ou leur lourd passé historique, ensorcellent un écrivain et ne peuvent que magnifier son récit. À l’instar de La mort à Venise où la dégénérescence et la mort lente du héros se confondent au fil des pages avec la décadence de la ville des Doges, Rue des Sept Filles n’est pas un simple hommage à la cité des pharaons, mais le témoignage d’amour vivant et vibrant d’une romancière qui a su aimer, malgré la laideur et la puanteur prédominantes, une cité aux couleurs bigarrées et outrancières. Claudine Le Tourneur d’Ison a réalisé son rêve de voyage à travers l’écriture. Sous sa plume, tous les sens y sont exacerbés. Après des études de lettres à la Sorbonne et d’égyptologie à l’école du Louvre, la journaliste écrit des livres, dont des biographies consacrées à de grands égyptologues, et réalise des documentaires pour la télévision. Ses voyages répétés depuis quinze ans en Égypte, ses innombrables lectures sur la civilisation égyptienne et la littérature contemporaine lui ont forgé un regard particulier où présent et passé se confondent. Dès les premières lignes du roman, le voile de la mort recouvre l’histoire. L’héroïne est couchée inerte sur un lit d’hôpital, et à travers les quelques sensations qui lui restent et les rares mouvements qu’elle peut effectuer, elle parvient à esquisser les grands traits de sa vie. On suit avec curiosité son cheminement long et tortueux vers les abysses du bonheur, lequel se confond toujours avec une atroce douleur. « Il n’y a pas de bonheur heureux », dit le poète. Dans « la moiteur pestilentielle de cette cité pourrie... dans sa touffeur brutale et.... sa chaleur irrespirable..... où l’haleine fétide souffle à pleins poumons », dans ce Caire de 1930, l’héroïne (dont le nom n’est jamais cité dans le roman) poursuit sa quête de l’amour, ne réalisant pas que dans cette même quête, elle essaye de se rapprocher d’un père qu’elle n’a jamais réellement connu. C’est dans sa poursuite effrénée et haletante qu’elle croisera le regard d’un homme qui l’emportera vers les rivages de l’amour et les méandres de l’univers de la chair. Yéghen, son amant, souffre également de l’absence d’un père, à la seule différence que lui ne connaît même pas son identité. Ces deux êtres à la dérive vont joindre leurs corps blessés et unir leur soif d’amour dans des circonvolutions désordonnées des sens. Derrière ce désordre et sur fond de souffrances inexplicables, l’intrigue évoque tout au long du roman la déchirure entre les castes ainsi que les secrets de famille que chacun emporte dans sa tombe. Un roman captivant, où amour et mort, confondus dans une étreinte sensuelle et douloureuse, esquissent pour une ultime fois, sur un lit blanc d’hôpital, la danse de la mémoire. Colette KHALAF *Disponible à la librairie Stéphan.
1930. Dans les ruelles sombres d’un des plus vieux quartiers du Caire, loin des fastes de la capitale, une jeune fille, nouvellement installée en Égypte avec sa famille, va connaître une passion dévorante. Éprise de l’Égypte dès son adolescence, Claudine Le Tourneur d’Ison a su à travers cette histoire d’amour restituer l’ambiance du Caire de l’époque. Rue des Sept...