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Cyclisme - La grande boucle s’élancera de Londres pour la première fois de son histoire L’ombre du dopage plane sur l’édition 2007 du Tour de France

Après une édition 2006 qui se révéla être celle de toutes les frustrations, le Tour de France repart dans l’inconnu avec son lot de tentations et toujours les mêmes interrogations sur l’efficacité des mesures visant à moraliser le cyclisme. Que la grande boucle s’élance pour la première fois de son histoire de Londres constitue presque un symbole. Les organisateurs voudraient y voir le signe d’une ère nouvelle après les années de soupçons qui ont pesé sur le règne de Lance Armstrong et le parfum de soufre que l’épreuve de l’an passé a traîné dans son sillage. L’Italien Ivan Basso et l’Allemand Jan Ullrich avaient été exclus avant le départ pour leur implication dans l’affaire Puerto en Espagne et, peu après son triomphe sur les Champs-Élysées, l’Américain Floyd Landis avait été déclaré positif à la testostérone. Ce qui devait être le Tour du renouveau avait viré au Tour des mauvaises habitudes, laissant chacun perplexe sur la crainte que parvient à imposer le gendarme en matière de lutte contre le dopage. « Mon vœu est que celui qui lève les bras sur les Champs-Élysées reste le vainqueur du Tour », a dit à Reuters le directeur de l’épreuve, Christian Prudhomme. Comme chaque année désormais, des initiatives visant à opérer un nettoyage avant le départ de la plus grande course du monde ont été prises. L’UCI a proposé aux coureurs de signer une charte de bonne conduite, signature assortie d’un prélèvement d’échantillon d’ADN et d’un engagement à payer une forte amende en cas de triche avérée. La proposition, vigoureusement soutenue par les organisateurs, a fait grincer des dents dans le peloton, lassé d’être sans cesse montré du doigt. Quand les premiers coups de pédale seront donnés sur Trafalgar Square le 7 juillet, le sort de Landis ne sera pas encore réglé. Cela devrait résonner comme un avertissement contre toutes les tentations. Vino, faute de mieux Pour ajouter à l’incertitude ambiante, rarement un Tour est apparu aussi ouvert que celui qui se met en ordre de marche pour débuter samedi. Aucun favori ne se dégage clairement, même si Alexandre Vinokourov, qui s’est préparé méticuleusement pour cette échéance, paraît disposer d’un avantage sur ses rivaux. Après avoir fait trembler Lance Armstrong en 2003, l’ancien équipier de Jan Ullrich tente une nouvelle et peut-être dernière fois sa chance. Ses commentaires lors du Dauphiné libéré étaient à ce sujet très éclairants. Il a 33 ans et il est peu probable qu’il dispose à nouveau d’une équipe aussi solide que les Astana aujourd’hui. Vainqueur de la Vuelta l’année passée, le Kazakh a tout misé sur le rendez-vous de juillet. Pourtant, sa capacité à remporter le Tour reste sujette à questions tant, par le passé, il a alterné exploits pleins de panache et moments de dramatique faiblesse. Sa chance réside cette fois dans une opposition qui se présente à la fois affaiblie et en ordre dispersé, à l’image de l’Espagnol Alejandro Valverde ou de l’Américain Levi Leipheimer. Moreau a mûri Une surprise n’est pas à exclure. Elle pourrait venir de l’Australien Cadel Evans, cinquième l’an passé, ou de l’Allemand Andreas Klöden, qui connaît les honneurs des Champs-Élysées (2e en 2004 et 3e en 2006). Que Vinokourov soit l’un des prétendants à la victoire finale ne manque pas d’ironie, un an après le bras de fer qui avait opposé son équipe aux dirigeants du Tour. Ces derniers ne voulaient pas le voir dans le peloton malgré un jugement du tribunal arbitral du sport faisant droit aux demandes d’Astana. Finalement, l’équipe kazakhe n’avait eu d’autre choix que de s’effacer d’elle-même, n’ayant pas le nombre requis de cinq coureurs et privant son chef de file de l’occasion de briller. Vino a d’ailleurs été obligé de s’expliquer sur ses relations avec le Dr Michele Ferrari, condamné en 2004 pour fraude sportive. L’Italien Eddy Mazzoleni, troisième du Giro et impliqué dans l’enquête « Oil For Drugs », a été suspendu par son équipe. Dans cette situation où la tension est palpable, les chances françaises reposeront sur le guidon d’un cheval de retour, Christophe Moreau, fort de ses récentes victoires sur le Dauphiné et dans le championnat de France. À 36 ans, le coureur des AG2R s’est assagi, il a mûri et peut croire en ses chances de poser un pied sur le podium après avoir calé devant la dernière marche en 2000. Le dernier Français à avoir remporté le Tour de France était Bernard Hinault en 1985, autant dire à une autre époque.
Après une édition 2006 qui se révéla être celle de toutes les frustrations, le Tour de France repart dans l’inconnu avec son lot de tentations et toujours les mêmes interrogations sur l’efficacité des mesures visant à moraliser le cyclisme.
Que la grande boucle s’élance pour la première fois de son histoire de Londres constitue presque un symbole.
Les organisateurs voudraient y...