Rechercher
Rechercher

Actualités

ENTREPRISE - Le concessionnaire distribue des dividendes en actions Rymco affiche des ventes en hausse de 60 % dans un marché automobile en berne

Paradoxalement, les ventes en volume du concessionnaire automobile Rasamny Younes Motor Co. SAL (Rymco), agent de Nissan, GMC et Infinity, étaient en hausse de plus de 60 % fin mai, par rapport à la même période de l’année dernière, au moment où les importations globales de voitures neuves au Liban étaient en baisse de 11 %. « Le marché de l’automobile au Liban souffre de la conjoncture politico-économique alors qu’il est en hausse de plus de 20 % dans les autres pays de la région (Golfe et Levant), affirme le directeur des opérations de la société, Abdo Sweidan. En l’absence d’une croissance organique au Liban, nous ne pouvons que grignoter des parts de marché. » Un objectif atteint puisque les parts de marché de Rymco dépassent aujourd’hui les 20 %, selon lui. Et ce, grâce à une stratégie proactive : « En général, le printemps est destiné aux préparatifs avant la haute saison pour les ventes de voitures, qui se situe entre la mi-mai et la mi-août. Étant donné la situation, nous avons voulu capter les opportunités en proposant de nouvelles ingénieries financières au moment où personne ne le faisait encore », explique M. Sweidan en soulignant qu’aujourd’hui les ventes ne dépendent plus de la marque de la voiture, mais du « package qui la rend abordable ». Preuve en est, plus de 70 % des voitures neuves et utilisées sont cédées dans le cadre d’un prêt automobile. Tous les segments n’ont donc pas été également affectés par la crise actuelle. Selon M. Sweidan, le plus touché est celui des voitures moyennes et familiales. « Les acheteurs dont le pouvoir d’achat varie entre 30 000 et 40 000 dollars par an, et qui peuvent donc se permettre de verser entre 800 et 1 000 dollars par mois pour financer une voiture, ont quasiment disparu. Les jeunes professionnels et les cadres soit ont immigré, soit ils y pensent », affirme-t-il. Le segment des petites voitures en revanche n’a pas été affecté, dopé par les offres financières attractives. Quant aux voitures de luxe, elles se vendent toujours aussi bien. Pour les personnes aisées, l’acte d’achat n’est pas lié à un besoin. Pour elles, il s’agit plutôt d’une « expérience émotionnelle, estime M. Sweidan. Nous leur proposons également des ingénieries financières, mais plus sophistiquées, notamment avec des options de bail leur permettant de changer souvent de véhicules. Ce type de clientèle est très demandeur en période de stress ». Globalement, « les riches achètent pour se défouler et les pauvres profitent des occasions. Ce qui manque cruellement en ce moment, ce sont les acheteurs rationnels », résume-t-il. Dividendes en actions Face à un marché en berne, Rymco a adopté une stratégie axée sur l’amélioration des ratios financiers plutôt que les revenus. « Durant les années difficiles, nous visons l’efficacité, la solvabilité et la flexibilité plus que les bénéfices », indique M. Sweidan. Ainsi durant ces trois dernières années, Rymco a transformé ses ventes en liquide, qu’elle a alloué à la réduction de la dette auprès des banques, qui se situe aujourd’hui à près de 15 % de son niveau fin mai 2006. D’autant que le coût de la dette a augmenté de 30 % ces trois dernières années, ajoute-t-il. Parallèlement, le concessionnaire a lancé un programme de réduction des coûts opérationnels qui lui a permis d’élaborer cette année « le budget opérationnel de plus bas de l’histoire de la compagnie, alors que le flux de trésorerie et les parts de marché sont au plus haut », a-t-il indiqué. Au premier trimestre de l’année, Rymco a annoncé des bénéfices, non audités, en hausse de 71,4 % par rapport à la même période de l’année 2006, à 0,59 million de dollars. Mais la compagnie, cotée en Bourse depuis 1994, n’a pas distribué de dividendes depuis trois ans. « Nous avons pensé qu’il était nécessaire d’injecter de la confiance dans la compagnie, et c’est pourquoi nous avons décidé de distribuer des dividendes, mais pas en liquide, en actions », a indiqué M. Sweidan. L’assemblée générale, qui aura lieu le 16 juillet, devra se pencher sur l’éventuelle distribution d’un million d’actions supplémentaires, faisant passer le capital de la compagnie de 25 milliards à 26 milliards de livres libanaises. « Aujourd’hui, nous avons des actions cotées, dont le prix ne varie pas en raison de l’absence de transaction. Ce prix est à un dollar, alors que la valeur comptable du titre est de l’ordre de 1,60 dollar, estime M. Sweidan. Il y a pourtant de la demande, mais pas d’offre. » Selon lui, Rymco est détenue par deux types d’actionnaires, « les actionnaires stratégiques, ou institutionnels, qui croient en l’avenir de la compagnie et qui cherchent à augmenter leur participation, et ceux que nous appelons les veuves et les orphelins qui cherchent à réaliser des gains rapides ». M. Sweidan estime que ces derniers pourront réaliser une plus- value en vendant leurs actions supplémentaires, estimant qu’il y aura toujours une demande de la part d’investisseurs stratégiques. Sahar AL-ATTAR

Paradoxalement, les ventes en volume du concessionnaire automobile Rasamny Younes Motor Co. SAL (Rymco), agent de Nissan, GMC et Infinity, étaient en hausse de plus de 60 % fin mai, par rapport à la même période de l’année dernière, au moment où les importations globales de voitures neuves au Liban étaient en baisse de 11 %. « Le marché de l’automobile au Liban souffre...