Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

À celui qui veut abattre le Cèdre Abdel Karim KEBIRI

Toi qui tues lâchement, toi qui te prostitues aux forces du mal, toi qui apparemment aimes l’odeur de la poudre et la vue du sang, sache que tu n’abattras jamais le Cèdre. La cause que tu défends, la comprends-tu seulement ? Non, tu ne fais rien d’autre qu’obéir à ceux qui trahissent toutes les causes nobles de la terre et de l’histoire. Tu obéis à des monstres voraces, sans foi, assoiffés de pouvoir et qui vont d’une humiliation à l’autre, sans comprendre ce qui leur arrive, et se réfugient comme tous les lâches, dans le complot. Car eux aussi, comme toi le sanguinaire, n’ont rien compris. L’homme, dit-on, est le seul animal qui détruit sa propre espèce. Regarde-toi bien, tu ne seras jamais l’homme. Par ta lâcheté, tu fais de loin exploser la mort, jamais en face, jamais de près, jamais d’égal à égal. Pour abattre le Cèdre, il faudra plus qu’une brindille, et tu n’es même pas une brindille ! Le fusil que tu tiens d’une main tremblante, le coup que tu tires en fermant les yeux ou en regardant ailleurs, la charge que tu déposes à la sauvette et la peur au ventre, la commande sur laquelle tu appuies, protégé par l’anonymat de la foule, tout cela traduit ta petitesse et celle des maîtres qui t’envoient. En fait, ils ne t’emploient même pas ; tu leur es soumis. Tu n’étais rien avant eux, tu n’es rien pour moi comme pour eux, seul point commun entre eux et moi. Mais ton drame, c’est que l’histoire n’est pas une décharge. Elle n’a jamais laissé filer entre ses mailles les poltrons, les marchands de mort, les lâches, ni les mégalomanes de tout acabit. Tôt ou tard, elle inscrit leur chute, consomme leur disparition et les condamne à l’oubli. L’histoire ne citera jamais ton nom, elle mentionnera les méfaits ordonnés par tes maîtres et finira par indiquer leur fin tragique comme un fait divers, et surtout comme une leçon. Tu ne seras dans l’histoire ni le fait divers ni la leçon. Tu n’existes que par les soubresauts de la conjoncture et le quotidien, quantité infime dans l’histoire. Tu n’es d’aucun rite, d’aucun credo, d’aucune religion, d’aucun dieu. Tu es de nulle part. Alors tu n’abattras jamais le Cèdre qui a ses racines dans les profondeurs de la bonne terre nourrie du sang et de la sueur de ses enfants, chrétiens et musulmans, depuis la nuit des temps. Ce sont ces enfants-là qui creusent ta tombe, chaque jour un peu plus, le sais-tu ? Et tu tomberas dedans vivant. Je viendrai jeter la première poignée de sable. Et tu seras enterré loin du Cèdre, car je ne te laisserai pas toucher à ses racines, tu les souillerais. Abdel Karim KEBIRI Tunis Article paru le Vendredi 22 Juin 2007
Toi qui tues lâchement, toi qui te prostitues aux forces du mal, toi qui apparemment aimes l’odeur de la poudre et la vue du sang, sache que tu n’abattras jamais le Cèdre.
La cause que tu défends, la comprends-tu seulement ? Non, tu ne fais rien d’autre qu’obéir à ceux qui trahissent toutes les causes nobles de la terre et de l’histoire. Tu obéis à des monstres...