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Masnaa la passoire Farid KAMEL

Dimanche 3 juin 2007. Arrivé à l’entrée du poste-frontière de Masnaa, c’est la pagaille : taxis par centaines et autres bus et moyens de transport provoquent un embouteillage digne d’une grande capitale. Aux douanes syriennes, l’ordre règne : un duty free tout nouveau, tout frais, avec toutes les grandes marques importées, une salle climatisée et propre, un employé qui s’acharne depuis l’aube à nettoyer le sol au détergent… Même les uniformes des agents reflètent la discipline et la présence d’un État. On fouille tout ce qui entre en Syrie, mais certainement pas autant qu’à la frontière jordanienne. Côté libanais maintenant. La salle est petite, le sol est couleur de crasse, avec des mégots de cigarettes partout, les vitres sont gluantes, des odeurs d’urine tellement lourdes qu’on ne peut même pas penser à prendre la file d’attente. Les agents sont fatigués de naissance, dirait-on, cafés et cigarettes à l’appui ; les uniformes sont différents les uns des autres, pas de discipline ni d’ordre et encore moins de fermeté. Le plus grave, c’est que personne ne fouille quoi que ce soit de ce qui rentre au pays, ni valises, ni bus, ni même marchandises. Tout ce que font les préposés c’est, une fois ouvert le coffre de la voiture, regarder rapidement, pour la forme. Certains taxis ont la priorité, ignorant la file. Cela c’est, comme d’habitude, la « wasta ». Pire encore : vous n’êtes pas obligé de vous présenter personnellement à l’agent pour faire tamponner votre passeport, n’importe quelle excuse ferait l’affaire. Ben Laden et le mollah Omar passeraient facilement pour des prêtres de retour d’un pèlerinage ou pour des femmes voilées... Explosifs, armes, hommes et renforts pour les islamistes n’auraient aucune peine à franchir cette passoire qu’on ose appeler frontière. C’est le chemin le plus facile pour arriver à destination. Ne vous fatiguez plus messieurs à dresser des barrages et à vous mettre à la recherche d’une voiture piégée. N’essayez même plus de contrôler les sentiers de montagne, où le trafic de marchandises ne cessera jamais. La solution est toute simple ; un peu d’ordre et de propreté, un scanner pour les automobiles, de la discipline et des fouilles sérieuses. Un petit investissement en équipements et en personnel dans ce Masnaa pourri depuis plus d’un demi-siècle suffirait. Pourquoi pas aussi un duty free comme chez les Syriens ? Ça aiderait à financer ce projet de renouveau sur toutes les frontières de ce petit pays. Farid KAMEL Article paru le Vendredi 22 Juin 2007
Dimanche 3 juin 2007. Arrivé à l’entrée du poste-frontière de Masnaa, c’est la pagaille : taxis par centaines et autres bus et moyens de transport provoquent un embouteillage digne d’une grande capitale.
Aux douanes syriennes, l’ordre règne : un duty free tout nouveau, tout frais, avec toutes les grandes marques importées, une salle climatisée et propre, un employé...