L’union qui fait
la force
Aussi haute soit-elle, la montagne à une cime. Aussi profond fut-il, l’océan a un fond, dit le proverbe chinois.
Notre situation à nous n’est malheureusement point linéaire, ce qui nous aurait fait espérer qu’elle pourrait avoir une fin. Au Liban, tout porte à croire que nous tournons en rond, infiniment.
Y aurait-il moyen de briser ce cercle infernal, de force ? Puiserons-nous cette force dans l’union ?
Dolly TALHAMÉ
Ma vengeance
Tu n’as pas vu la peur dans mes rides
Tu n’as pas vu la haine dans mes yeux
Tu n’as pas senti la chaleur qui a fait éclater mes veines
Tu n’as pas eu froid quand j’ai crié de rage
Tu n’as pas étouffé ton sourire quand j’ai montré mes griffes et mes dents
Tu n’as pas su…
Parce que tu n’as jamais vécu
Mais moi je sais
Parce que j’ai vécu
J’ai vécu des naissances, des anniversaires, des réussites…
Des choses qui m’ont fait sourire ou même pleurer de bonheur
Et je cherche à en vivre encore
Tu ne vas pas m’empêcher
Tu ne vas pas me barrer le passage
Je suis plus forte car je te méprise
Car tu n’es rien
Je suis en colère et tu es satisfait
Mais quand je serai en paix avec mes bien-aimés
Tu seras seul ou même tu ne seras plus
Tu vas disparaître parce que j’existe
Uniquement pour t’anéantir
Je serai reine et tu ne seras plus roi
Alors…
Tu auras froid
Tu auras peur
Tu seras enragé
Et moi je verrai
La haine et la frayeur dans tes yeux
Et je remercierai Dieu
De m’avoir offert ma vengeance
Et à toi la plus belle souffrance.
Nada BEKDACHE
Entre liberté d’expression et manque d’éthique
La question essentielle qui touche tout journaliste aujourd’hui est la suivante : « Où s’arrêtent mes droits de liberté d’expression ? » De mon côté, je me demande aussi : quels sont les devoirs des journalistes ? Sont-ils les gardiens de cet État de droit auquel nous rêvons tous ? La liberté d’expression peut-elle être utilisée comme prétexte pour passer des messages de désinformations ou d’incitation à la haine, ou de propagande partisane ?
Les réponses à ces interrogations données par la scène médiatique libanaise actuelle sont déplorables. Notre problème avec l’information n’est pas récent. Nous le vivons au Liban de façon de plus en plus significative, de plus en plus choquante et de plus en plus révoltante depuis deux ans ou presque. Les derniers mois, et surtout ces derniers jours, ont été le théâtre de nombreux faits qui doivent urgemment conduire à une mise en place d’un code de déontologie auquel tout journaliste digne de ce nom doit adhérer. Le fait que certaines de ces dérives ne soient pas intentionnelles ne diminue absolument pas la gravité du méfait. Se réjouir de l’assassinat d’un député représentant du peuple peut être considéré comme criminel pour un journaliste dont la mission première est le traitement de l’information avec honnêteté et respect. Cela sans parler des nombreuses informations et enquêtes qui abondent dans nos journaux ou sur nos chaînes de télévision, et qui révèlent une érosion des exigences en matière de vérification de l’information ou le recours à des experts non pertinents ou la promotion d’idées non véridiques. Que de débats télévisés manquent de sérieux, mais surtout d’informations nouvelles, crédibles et éclairantes sur les sujets débattus ! C’est à se demander à qui sert ce fossé creusé entre les attentes du public et la qualité des informations proposées. Une commission nationale qui se préoccuperait de dresser les fondements même de la déontologie des journalistes, de leurs droits et devoirs est plus qu’indispensable, surtout dans cette période d’obscurantisme où il y a confusion entre information et promotion.
Roula AZAR-DOUGLAS
Retour au pays
Tu y vas, toi ?
Moi, j’y vais. La famille me manque. Des vacances sans aller au Liban, ça me paraît impensable.
Et toi, tu vas où ? En Europe ? Ah, en Italie. Il paraît que la plupart vont en France. Oui, c’est sûr… C’est plus relaxant, de vraies vacances.
Oui, c’est sûrement insensé d’aller au Liban avec la situation qui s’embrase.
Et même ceux qui sont là-bas pensent partir pour les vacances ? Ça ne m’étonne pas, ils ont raison.
Il n’y aura personne, tu dis ? Tiens, tu as peut-être raison aussi.
Et moi, où est-ce que je pense rester au Liban ?
À la montagne, dans notre montagne libanaise. Je suis avide de ses arbres, de ses fleurs. Je veux m’en mettre plein les yeux de ses couleurs flamboyantes. Je veux respirer l’air frais et m’en remplir les poumons au point de l’éclatement. Je veux m’enivrer de l’odeur des arbres de pins, dormir au chant des cigales et me réveiller au bruit des oiseaux.
Je veux prendre un bain de famille, me lâcher et plonger à bras ouverts dans cette marée aimante.
Quelqu’un disait : « On voyage autour du monde à la recherche de quelque chose et on rentre chez soi pour le trouver. »
C’est sûr, pour les vacances, je rentre au Liban.
Mona BOUSTANY
Koweït
Dr. Jekyll and Mr. Hyde
Notre condition prend une tournure bien étrange ces derniers temps. La nuit on se terre comme des rats, guettant le moindre bruit et son commentaire aux nouvelles du soir. Paranoïa et claustration sont au rendez-vous. Le jour, la normalité du train-train quotidien revient, nullement affectée par les exactions nocturnes. Et ainsi va la vie, de jour en jour, de nuit en nuit. Subrepticement, s’installe alors un dédoublement (ou une duplicité pour certains) malsain qui scotomise la partie qui fait mal et joue ainsi un rôle de bouée de secours. Mais cela est le monde des adultes, qui sont rodés en la matière. Les pauvres enfants, eux, sont plus sincères et plus entiers. Comment faut-il qu’ils comprennent et qu’ils gèrent nos doubles vies maussades ? Comment, après avoir entendu, malgré eux, tout genre de rumeurs et de détails sur les violences commises, en étant témoins de la justifiée panique de leurs familles, peuvent-ils encore se lever le matin, aller à l’école, faire comme si de rien n’était et, comble de l’absurde, préparer leurs examens de fin d’année ? Ne leur demande-t-on pas trop, sans daigner prendre aucune mesure de régulation ou de modération des exigences, malgré tout ce qui passe autour de nous ? En voulant s’acharner à terminer « normalement » une année scolaire insolite, dans un contexte hostile, hormis la question sécuritaire, ce n’est pas le savoir qu’on est en train d’aiguillonner chez nos enfants, mais la pernicieuse schizophrénie.
Arrêtons de leur faire payer notre propre incapacité à régler nos affaires et prenons donc les mesures adéquates à ces circonstances exceptionnelles (éviter les déplacements journaliers, écourter l’année, alléger le programme des examens ou annuler ces derniers, surtout chez les petits…et que l’on finisse !). N’y a-t-il enfin personne pour entendre ces parents, très nombreux à s’être prononcés, en vain ?
Carla ARAMOUNI
L’union qui fait
la force
Aussi haute soit-elle, la montagne à une cime. Aussi profond fut-il, l’océan a un fond, dit le proverbe chinois.
Notre situation à nous n’est malheureusement point linéaire, ce qui nous aurait fait espérer qu’elle pourrait avoir une fin. Au Liban, tout porte à croire que nous tournons en rond, infiniment.
Y aurait-il moyen de briser ce cercle...
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