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Actualités - OPINION

Ne pas donner à Assad le plaisir de tuer nos rêves…

Par Farès SOUHAID* Moustapha Hussein, alaouite, intimidé ; Pierre Gemayel, maronite, assassiné ; Walid Eido, sunnite, assassiné… Le compte est bon ? Apparemment pas encore, si nous lions les assassinats avec la prochaine élection présidentielle. Mais le motif de ces assassinats est surtout lié à une décision irano-syrienne de créer une large déflagration sécuritaire au Liban, en Palestine et en Irak, en espérant entraîner la communauté internationale vers un dialogue avec les deux protagonistes régionaux. La Syrie voudrait court-circuiter les décisions du tribunal international et l’Iran espère améliorer ses conditions dans ses négociations sur le nucléaire avec les États-Unis. Quant aux Libanais, ils se retrouvent une fois de plus sur cette nouvelle ligne de fracture entre la communauté internationale et l’axe syro-iranien. Ils payent le prix d’une confrontation courageuse menée par l’armée libanaise au nord du pays et soutenue par la société civile. Certes le prix de l’indépendance est élevé. Nous l’avions prévu dès le départ, le jour de l’assassinat de Rafic Hariri. Nous menons une guerre contre le régime fasciste de Damas et contre la gourmandise de l’Iran qui aspire manu militari à commander le monde arabe au nom d’une guerre menée contre le grand démon occidental. Les Libanais défendent donc la spécificité culturelle, sociologique et politique du monde arabe contre l’appétit iranien ; ils défendent aussi les intérêts de la communauté internationale engagée surtout en Irak et qui risque de tout perdre dans la région si elle venait à perdre son image politique au Liban. Le courage exceptionnel des Libanais mérite d’être soutenu de la part des capitales arabes et occidentales. Sous couvert de protéger un régime anachronique en Syrie, les Arabes restent timides dès qu’il s’agit d’incriminer le pouvoir de Bachar el-Assad. Nous ne pouvons pas continuer à défendre leurs régimes s’ils maintiennent cette attitude à l’égard de la Syrie ! Les Européens ne font pas non plus preuve de plus de courage. Ils sont certes engagés dans la force multinationale au Sud, conformément à la résolution 1701, mais il serait bénéfique quand même de faire parvenir à messieurs D’Alema et Kouchner qu’il serait dangereux de donner l’impression au régime syrien qu’un consensus serait possible. Cette action ne protégera pas les soldats français et italiens engagés au sein de la Finul. Il ne faut pas laisser croire que Bachar el-Assad pourrait trouver des solutions à ses problèmes. Pierre Gemayel a été assassiné deux jours après le rétablissement des relations diplomatiques entre Damas et Bagdad. Ils croyaient qu’ils avaient donné et donc qu’ils seraient capables de prendre ! Ils ont tué Walid Eido après une fausse impression donnée par les pays européens impliqués dans la Finul qu’une table ronde à La Celle-Saint-Cloud ou bien un consensus à l’italienne seraient possibles. Nous continuerons cette bataille. Nous ne laisserons pas à Bachar el-Assad le plaisir de tuer nos rêves. * Ancien député.
Par Farès SOUHAID*

Moustapha Hussein, alaouite, intimidé ; Pierre Gemayel, maronite, assassiné ; Walid Eido, sunnite, assassiné…
Le compte est bon ? Apparemment pas encore, si nous lions les assassinats avec la prochaine élection présidentielle. Mais le motif de ces assassinats est surtout lié à une décision irano-syrienne de créer une large déflagration sécuritaire au Liban,...