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Actualités - CHRONOLOGIE

Investissement La Russie courtise la communauté d’affaires et critique l’OMC

La Russie a poursuivi son offensive de charme à l’intention des investisseurs réunis au Forum économique de Saint-Pétersbourg, tout en se montrant critique envers l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qu’elle s’efforce pourtant d’intégrer. Le président russe, Vladimir Poutine, qui, la veille encore, avait recueilli les doléances des grands patrons qui le priaient d’accélérer l’entrée de la Russie dans l’OMC, et répondu que la procédure se poursuivrait « en des termes acceptables pour nous », s’est montré hier plus critique. « Les organisations qui ont été fondées en ne prenant en compte qu’un petit nombre de membres actifs paraissent archaïques, non démocratiques et rigides (...) C’est très visible dans l’exemple de l’OMC et des pourparlers pour le cycle de Doha, qui connaît de sérieuses difficultés, pour dire les choses gentiment », a-t-il déclaré dans un discours. Il a remarqué que c’est précisément dans les pays fondateurs de l’OMC que l’on trouve du protectionnisme, alors que l’OMC est censée lutter contre cette tendance nuisible. Dans un tel contexte, il n’y a rien d’étonnant à voir surgir d’autres alliances et accords commerciaux régionaux, a-t-il souligné, suggérant lui-même « de créer des institutions régionales eurasiennes pour le libre-échange ». La Russie tente depuis des années d’entrer dans l’OMC et le ministre du Développement économique Guerman Gref menait hier d’actives négociations à ce sujet en marge du forum, auquel assistent plusieurs grands négociateurs internationaux, dont les représentants américain Susan Schwab et européen Peter Mandelson. Le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy, a reconnu à la tribune du forum que son institution devait se réformer et souligné que « sans la Russie, l’OMC n’est pas vraiment l’institution multilatérale qu’elle entend être », tandis que la Russie sans adhésion « n’a pas encore créé le capital de confiance » dont elle a besoin pour son développement. Le forum, qui est le 11e de ce type dans la ville, doit en outre accueillir un sommet des chefs d’État de la CEI (ex-URSS moins pays baltes) ainsi qu’une nouvelle rencontre (la première ayant eu lieu samedi) entre les présidents arménien Robert Kotcharian et azerbaïdjanais Ilham Aliev au sujet du conflit autour de l’enclave du Nagorny Karabakh. Les quelque 6 000 autres participants au forum sont pour l’essentiel des hommes d’affaires. Une trentaine de contrats d’un montant total de 13,5 milliards de dollars ont été signés lors de ce forum économique de Saint-Pétersbourg, a déclaré hier le ministre du Développement économique Guerman Gref, lors d’une conférence de presse. « Nous nous attendions à 3-4 milliards de dollars. Nous avons été très étonnés des montants », a-t-il déclaré. Sur ce total, 7,5 milliards de dollars correspondent à des contrats conclus par des entreprises privées et le reste par des compagnies mixtes ou étatiques, a-t-il précisé. Près de 4 milliards de dollars sont des investissements étrangers, et 9,5 milliards de dollars sont à mettre au compte de groupes russes, a-t-il dit. Beaucoup sont venus en quête d’information sur les possibilités qu’offre l’économie du pays ou d’assurances sur son avenir après les récentes tensions politiques avec l’Occident et dans la perspective de l’élection présidentielle de mars 2008, qui devrait voir Poutine passer la main. Samedi, ils avaient été confortés par une série de messages insistant sur « l’ouverture » et la « stabilité » de la part du président comme de ses ministres et de l’un de ses dauphins supposés, le premier vice-Premier ministre Sergueï Ivanov. La plupart d’entre eux se disent de toute façon plutôt bien disposés à l’égard de la Russie, de ses immenses réserves en matières premières et de son économie en plein boom, que les analystes s’accordent à trouver saine même au rythme actuel de croissance de plus de 7 % par an. Une série de contrats, dont le montant cumulé atteint déjà plusieurs milliards de dollars, ont également été signés en marge du forum. Les statistiques confortent, elles aussi, cette bonne impression : selon le ministre des Finances Alexeï Koudrine, les entrées nettes de capitaux devraient être cette année deux fois plus fortes que prévu à environ 70 milliards de dollars.
La Russie a poursuivi son offensive de charme à l’intention des investisseurs réunis au Forum économique de Saint-Pétersbourg, tout en se montrant critique envers l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qu’elle s’efforce pourtant d’intégrer.
Le président russe, Vladimir Poutine, qui, la veille encore, avait recueilli les doléances des grands patrons qui le priaient...