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Les membres des services de renseignements US accusés d’avoir enlevé un ex-imam égyptien Ouverture en Italie d’un procès historique contre 26 agents de la CIA

Un procès historique contre 26 agents de la CIA, accusés du rapt d’un ex-imam égyptien en Italie, s’est ouvert hier à Milan (Nord) et reprendra le 18 juin, date à laquelle le juge annoncera s’il accepte ou non le renvoi de l’audience jusqu’à l’automne. Il s’agit du premier procès organisé en Europe sur les vols et transferts secrets de la CIA, dénoncés par le Conseil de l’Europe. Son ouverture a précédé de quelques heures l’arrivée dans la soirée à Rome du président américain George W. Bush, pour une visite en Italie après le sommet du G8. Trente-trois personnes au total ont été renvoyées devant le tribunal, pour le rapt de l’ex-imam Abou Omar, alors soupçonné de terrorisme, en février 2003 à Milan : 26 agents de la CIA jugés par contumace et 7 ex-responsables des services de renseignements militaires italiens (Sismi). C’est la défense du principal accusé italien, le général Nicolo Pollari, ancien chef du Sismi limogé en novembre, qui a réclamé le renvoi du procès auquel le parquet s’est opposé. Le gouvernement italien a déposé il y a plusieurs mois un recours devant la Cour constitutionnelle, accusant le parquet de Milan de « violation du secret d’État » en raison de l’utilisation par les magistrats d’écoutes téléphoniques de membres du Sismi. La Cour constitutionnelle a jugé ce recours recevable, mais elle ne se prononcera sur le fond qu’à l’automne. Si la cour rend une décision favorable au gouvernement, cela aura pour effet d’annuler la majeure partie des actes de l’accusation, faisant ainsi capoter le procès. Cette première journée du procès a été émaillée de plusieurs suspensions liées à des requêtes de la défense, notamment une demande de huis clos que le juge a rejetée. Les 26 agents de la CIA, dont l’un est également officier du Pentagone, sont jugés par contumace, le gouvernement de Romano Prodi ayant décidé comme celui de son prédécesseur Silvio Berlusconi de ne pas demander, pour le moment, l’extradition des Américains réclamée par le parquet de Milan. Washington a de toute façon exclu par avance une extradition de ses ressortissants. Les anciens chefs de la CIA en Italie et à Milan figurent notamment parmi les accusés américains. Un seul des sept accusés italiens est présent au procès, selon l’agence Ansa, les autres étant représentés par leurs avocats. Abou Omar a été enlevé par un commando de la CIA aidé par des agents italiens, selon le parquet de Milan qui a instruit l’affaire. Conduit à la base américaine d’Aviano, dans le nord-est de l’Italie, il a été transféré en Égypte après le rapt, où il a été incarcéré et affirme avoir subi des tortures. « Cette affaire va au-delà du cas spécifique d’Abou Omar et ce dernier pense que l’État italien aurait dû se constituer partie civile au procès », a déclaré à la presse Carmelo Scambia, l’avocat de l’ex-imam égyptien.


Un procès historique contre 26 agents de la CIA, accusés du rapt d’un ex-imam égyptien en Italie, s’est ouvert hier à Milan (Nord) et reprendra le 18 juin, date à laquelle le juge annoncera s’il accepte ou non le renvoi de l’audience jusqu’à l’automne.
Il s’agit du premier procès organisé en Europe sur les vols et transferts secrets de la CIA, dénoncés par...