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MANIFESTATIONS Un pavillon libanais pour la première fois à Venise Une Biennale d’art contemporain de tous les records

Pour sa 52e édition, la Biennale d’art contemporain de Venise enregistre la plus forte participation de son histoire avec 76 pays à l’affiche (dont le Liban), un commissaire pour la première fois américain et la mise en avant de l’Afrique, continent trop souvent oublié par l’exposition. L’édition qui s’ouvre dimanche (et fermera ses portes le 21 novembre) accueille un nombre record de 76 pays dont des nouveaux entrants – Liban, Azerbaïdjan, Tadjikistan, Moldavie – et voit son festival « off » exploser avec pas moins de 34 événements éparpillés dans la cité lacustre. Pour la première fois, le Lion d’or à la carrière sera attribué à un Africain et à un photographe, le Malien Malick Sidibé, 71 ans, qui photographie depuis des décennies la vie quotidienne des habitants de Bamako. Autre record pour l’Afrique – qui n’avait jamais été représentée en tant que telle à la Biennale et qui ne possède pas de pavillon national (à part pour l’Égypte) – un nouveau « Pavillon africain » présente une quarantaine d’œuvres. L’exposition internationale a également été confiée pour la première fois de son histoire à un Américain, le critique d’art Robert Storr, qui l’a intitulée « Pense avec les sens, ressens avec ton esprit - L’art dans le temps présent ». Les « dichotomies » existant entre corps et âme, esprit critique et intuition, raison et sens, « obscurcissent trop souvent » notre « expérience du monde et de l’art », selon lui. Parmi la centaine d’artistes choisis par M. Storr, une proportion non négligeable présente dans l’espace de l’Arsenal un travail engagé, résolument axé sur les ravages de la guerre et des violences aux quatre coins du monde. Dans une vidéo de douze longues minutes, l’Italien Paolo Canevari montre un jeune garçon jouant au football avec un crâne. Derrière lui, l’immeuble éventré est celui de l’ancien quartier général de l’armée yougoslave à Belgrade, bombardé par l’OTAN en 1999. Au détour de l’allée centrale de la Biennale, un avion bombardier américain plonge avec un immense Jésus-Christ crucifié sur ses ailes (La Civilisation occidentale et chrétienne) ; à sa droite, un épais nuage atomique se colore de marron fumeux et, un peu plus loin, un étrange lustre se révèle être un entrelacs d’os humains : le tout est signé de l’Argentin Leon Ferrari. Plus loin, sur une mappemonde improbable, l’Américaine Emily Prince a collé 3 556 petites cartes de papier brun représentant chacune un soldat américain mort en Irak ou en Afghanistan. Elle a soigneusement dessiné au crayon noir le visage du GI lorsqu’elle a trouvé une photo et a écrit à la main la date de son décès. L’artiste a annoté certains portraits : « Il adorait parler de nourriture cajun », « lorsque son fils est né, ce fut le plus beau moment de sa vie », ou encore « il aimait passer du temps avec son père. Ils faisaient tout ensemble. C’était le bébé de la famille. » Dans sa série de photos Hospital Party, l’Israélien Tomer Ganihar a remplacé les morts et les blessés d’un hôpital par des mannequins – adultes ou enfants – qu’il a maculés de sang, troués de sondes et de tubes, ou encore frappés d’écrous pour figurer des impacts de balles. Plus à l’Est, entre Russie et Bulgarie, Nedko Solakov écrit sur un mur sa longue enquête sur la dispute entre les deux pays concernant le brevet commercial du fusil d’assaut AK 47, fabriqué « entre 50 et 100 millions » d’exemplaires. Katia DOLMADJIAN (AFP)
Pour sa 52e édition, la Biennale d’art contemporain de Venise enregistre la plus forte participation de son histoire avec 76 pays à l’affiche (dont le Liban), un commissaire pour la première fois américain et la mise en avant de l’Afrique, continent trop souvent oublié par l’exposition.
L’édition qui s’ouvre dimanche (et fermera ses portes le 21 novembre) accueille un nombre...