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Nucléaire - Rencontre Larijani-Steinmeier à la veille du sommet du G8 Ahmadinejad met en garde l’ONU : « Ne jouez pas avec la queue du lion »

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a mis en garde hier le Conseil de sécurité de l’ONU contre l’adoption de nouvelles sanctions contre l’Iran, jugeant qu’une telle initiative reviendrait à « jouer avec la queue d’un lion ». Parallèlement, le négociateur en chef iranien sur le dossier du nucléaire, Ali Larijani, a rencontré hier à Berlin le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier. «Le Conseil de sécurité doit cesser d’agir illégalement et injustement », a dit M. Ahmadinejad dans une conférence de presse, en lui conseillant de « cesser ses enfantillages et son entêtement ». « L’Iran est un grand pays », a poursuivi le président, ajoutant : « Certains disent que l’Iran est un lion assis calmement dans un coin, et nous leur disons : ne jouez pas avec la queue du lion. » Ces propos interviennent à la veille de l’ouverture du sommet du G8, au cours duquel la crise iranienne sera évoquée. Le refus de l’Iran de suspendre son programme d’enrichissement d’uranium a conduit le Conseil de sécurité de l’ONU à adopter deux trains de sanctions contre Téhéran en décembre et en mars. L’Agence internationale de l’Énergie atomique a rapporté que la République islamique n’avait pas respecté une nouvelle date butoir, fixée au 24 mai, pour l’arrêt de son programme nucléaire. Les ministres des Affaires étrangères du G8 ont prévenu le 30 mai qu’ils pourraient réclamer de nouvelles « mesures appropriées », la formule diplomatique pour des sanctions. Les États-Unis et leurs alliés soupçonnent l’Iran de dissimuler un volet militaire dans son programme nucléaire, ce que dément Téhéran. M. Ahmadinejad a toutefois assuré que d’éventuelles sanctions supplémentaires ne modifieraient pas le caractère irréversible du programme nucléaire iranien. « Ils ont constaté que les précédentes sanctions n’avaient aucun effet sur les activités nucléaires de l’Iran et nous leur avons dit de ne pas choisir cette voie. Ils ne peuvent porter atteinte à notre nation », a dit le président iranien. « Il est trop tard pour arrêter les progrès de l’Iran » dans le nucléaire. « Nous avons franchi une étape et on ne peut pas nous ramener en arrière », a poursuivi M. Ahmadinejad. Washington a aussitôt réagi, jugeant « ridicules » les affirmations de M. Ahmadinejad. « Non, ce n’est pas trop tard. C’est une déclaration ridicule », a déclaré Sean McCormack, le porte-parole du département d’État. M. Ahmadinejad « pourrait prendre la décision aujourd’hui d’accepter l’offre raisonnable » de la communauté internationale, a estimé le porte-parole en référence à la série de mesures incitatives, diplomatiques et économiques, proposées à Téhéran en échange de la suspension de ses activités d’enrichissement de l’uranium. Par ailleurs, le principal négociateur iranien dans le domaine nucléaire, Ali Larijani, a rencontré hier à Berlin le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, dont le pays accueille à partir d’aujourd’hui le sommet du G8. Les deux parties n’ont formulé aucun commentaire à l’issue de cette rencontre, qui devait initialement s’effectuer au niveau des directeurs politiques. De source diplomatique, on affirme que l’Iran devait initialement être représenté par l’adjoint de M. Larijani, Javad Vaeedi, pour mettre en garde les participants au sommet du G8 contre de nouvelles initiatives à l’encontre de Téhéran. Un autre diplomate proche du ministère des Affaires étrangères allemand a rapporté que les Iraniens avaient décidé d’élever le statut de cette rencontre afin, probablement, de donner plus de force à leur message. D’après des diplomates, l’Iran espère convaincre l’Allemagne de défendre lors du sommet du G8 une approche plus souple à l’égard de Téhéran, notamment une solution provisoire à la crise qui ne passerait pas par un arrêt complet du programme iranien. « Ils considèrent l’Allemagne comme le maillon faible », a confirmé hier un diplomate européen. Il semble toutefois peu probable de voir la chancelière allemande Angela Merkel prendre ses distances sur le sujet avec les États-Unis et ses alliés européens.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a mis en garde hier le Conseil de sécurité de l’ONU contre l’adoption de nouvelles sanctions contre l’Iran, jugeant qu’une telle initiative reviendrait à « jouer avec la queue d’un lion ». Parallèlement, le négociateur en chef iranien sur le dossier du nucléaire, Ali Larijani, a rencontré hier à Berlin le ministre allemand...