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Actualités - CHRONOLOGIE

SPECTACLE - « La voix de l’auteur », de Richard Greenberg, à l’Irwin Hall (LAU) Entre création et désirs…

Une production estudiantine de la LAU comme un exercice de style dramaturgique. Une œuvre sombre et ardue du théâtre américain. Lever de rideau sur trois personnages livrés aux démons de la création et du désir. Un univers névrotique où même le non-dit a valeur de troublante déclaration avec cette pièce intitulée The Author’s Voice (La voix de l’auteur) du New-Yorkais Richard Greenberg, dans une mise en scène bicéphale signée Jad Baaklini et Omar Zeineddine. Dans le décor simple et un peu étouffant de la chambre d’un jeune intellectuel, le regard du spectateur va du lit à la table de travail, dans un symbolisme de couleurs alliant le rouge, le noir et le blanc… Pour une traversée allant des instincts de destruction à ceux d’anéantissement et de deuil, en passant par le besoin de lumière et d’élévation. Du lit à la table, le regard du spectateur va du corps de cette femme qui se dérobe aux caresses à ce bureau témoin d’une œuvre à naître… Et sur scène évoluent trois personnages – deux hommes et une femme – aux rapports complexes, ambigus et compliqués. Dans un anglais toujours au ton haletant et haché, les comédiens en herbe font vibrer les stridences et le malaise de la vie moderne dans une société cultivée, mais où l’on voudrait ne plus s’encombrer de grands sentiments… Huis clos presque dérangeant, où écrire et vivre semblent brusquement incompatibles, avec parfois des allures de folie et de névrose aiguë… Dialogue sophistiqué, on serait tenté de dire parfois « sartrien » à la new-yorkaise, pour cerner les limites d’un trio aux personnalités insaisissables et aux désirs confus entre romantisme éculé et avant-garde grinçante. Du moins pour les deux hommes qui jouent une version inquiétante de « persona » bergmanienne masculine… Une sorte de Pygmalion en difficulté de faire articuler un son à une créature rebelle… Sans nul doute texte trop difficile pour de jeunes acteurs qui ont pas mal d’écueils à éviter… Mais heureuse révélation pour le public de découvrir, malgré la brièveté de l’œuvre présentée (en tout trente minutes de représentation), un dramaturge américain au ton mordant et à l’univers scénique, qui sort des chemins battus… E. D.
Une production estudiantine de la LAU comme un exercice de style dramaturgique. Une œuvre sombre et ardue du théâtre américain. Lever de rideau sur trois personnages livrés aux démons de la création et du désir. Un univers névrotique où même le non-dit a valeur de troublante déclaration avec cette pièce intitulée The Author’s Voice (La voix de l’auteur) du...