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La magnanerie de Bsous se dote d’une nouvelle collection de broderies ottomanes et modernes « La soie en soi » dévoile une peinture chinoise à l’aiguille

« La soie en soi »... jusqu’au 30 septembre à la magnanerie de Bsous. Organisée par l’Association mémoire et développement, l’exposition est consacrée aux costumes traditionnels de la Chine, grand foyer de développement du textile, et une collection de robes et cafetans, particulièrement précieux, exécutés en France et remontant pour certains aux années vingt. Sur les cimaises également, des tissus qui ont pour point commun des matériaux d’exception, l’or, l’argent et la soie, unis par le tissage : un carré de soie ottoman, « bokja », utilisé pour envelopper les serviettes de bain, offert au musée par Souad Najjar, la parure de lit ottomane, issue de la collection de Nicole Asseily et un tissu Donato datant du XIXe siècle, donation de Alba Chelhot. L’ensemble, une quarantaine de pièces, est mis en scène par Jean-Louis Mainguy. C’est principalement le travail d’aiguille des minorités du sud-ouest de la Chine qui est donné à voir. Les thèmes et motifs qui se dégagent des différentes broderies constituent une source de connaissances sur les mœurs et le savoir-faire de l’empire céleste, où l’art de tirer l’aiguille s’identifie à la peinture. Utilisant une large palette de fils de couleurs provenant de teintures naturelles traditionnelles, essentiellement végétales, les habiles artisans rivalisent de technicité et de variété, pour composer des motifs représentant des symboles de prospérité : les grappes de raisin (abondance, fertilité), les papillons (bonheur) et la main de Bouddha (richesse), les motifs floraux, lotus, fleurs de prunier (chemin de bonheur et de prospérité), créant des paysages des plus charmants sur une broderie du XVIIIe siècle, une veste de cérémonie de femme Dong, une pinafore d’enfant datant de 1950, une jupe ou une robe, ou encore sur des chaussures (bouts pointus pour les femmes, ronds pour les enfants), coussins, sacs et autres témoins du quotidien. Mémoire d’autre vie, la robe impériale tient cependant la vedette. Les dragons (symbole de l’autorité impériale), poursuivant la perle de sagesse et de vérité, nagent dans une soie bleue brodée de guirlandes de lotus, avec des fils d’or et d’argent. Elle date de 1860 et est en parfaite état de conservation grâce aux soins apportés par des générations chinoises soucieuses d’un matériau qui est aussi comme un emblème de leur pays ancestral. De même, un tissage en « Kosseu » (variante chinoise d’une technique ancienne populaire, le tissage tapisserie) se met en tableau. Il est tiré d’une robe de femme Manchu, du XIX siècle, sur laquelle sont exécutés, « avec de la soie non ouvrée », des détails calligraphiques. Des donations en or La tradition de la broderie s’est maintenue et a évolué au gré des fantaisies des brodeurs contemporains et de la demande des amateurs. Aussi, la seconde partie de l’exposition est-elle consacrée à une mode vestimentaire tissée d’or et perlée, somptueuses étoffes réservées à certaines occasions : une tenue 100 % fils or et argent (Venise 1930) ; un manteau en soie surpiqué à la main, exécuté en France en 1950 ; un manteau doré (Paris 1949) ; un cafetan soie et or ; deux robes de star à faire rêver, l’une style Poiret, entièrement incrustée de perles, datant des années vingt et l’autre en milau brodée de fils d’argent et de paillettes. Ces pièces, offertes par Robert Sursock, Alba Chelhot, Charlotte, Youmna et Tony Asseily, font désormais partie de la collection du musée. Alexandra Asseily n’est pas en reste. Elle y expose son manteau de mariage (1969) en soie brodé avec des fils d’or, de motifs floraux et d’oiseaux de paradis, ainsi qu’une robe en soie garnie d’incrustations de dentelle noires (1935). La soie c’est avant tout l’histoire d’un fil et les secrets de sa fabrication. La magnanerie, qui allie pédagogie et plaisir des yeux, consacre son premier espace, rappelons-le, à l’élevage du ver à soie, le dévidage des cocons, le tissage et les divers outils et objets évoquant ce lent et patient travail. Tous les jours de 10 heures à 18 heures, relâche le lundi. May MAKAREM
« La soie en soi »... jusqu’au 30 septembre à la magnanerie de Bsous. Organisée par l’Association mémoire et développement, l’exposition est consacrée aux costumes traditionnels de la Chine, grand foyer de développement du textile, et une collection de robes et cafetans, particulièrement précieux, exécutés en France et remontant pour certains aux années vingt. Sur...