INITIATIVE Un projet conçu par la faculté des arts visuels, de l’université al-Manar de Tripoli « MUT ». « Plasma » explore un monde sans limite

Loin d’être réduit à la simple expression d’exposition d’art visuel, « Plasma » se présente comme une initiative académique unique. Cette manifestation visuelle et conceptuelle, qui a regroupé les travaux de plus d’une vingtaine d’étudiants et qui s’est tenue dans la capitale du Nord, ouvre encore ses portes au public et permet de voir les pas que peuvent franchir les artistes et les horizons encore à découvrir. Le projet « Plasma » de la faculté d’architecture et de design à la MUT est la résultante d’une technique interactive et d’une approche osée, adoptée sur l’ensemble du processus d’enseignement et non pas uniquement créée pour cet événement. Avec beaucoup de soin, de technicité et d’ardeur, les concepteurs du projet Mohammad Nasri (directeur de faculté) Ramzi Chaptini (designer, enseignant et responsable des cours de graphic design), ainsi que Mario Saba, (artiste et enseignant à la faculté), appuyés par le président de l’université, Dr Sami Minkara, ont réussi, à travers les réalisations exposées, à éveiller par le visuel tous les autres sens. Ce travail collectif d’envergure, faisant de cette faculté un pionnier dans la conceptualisation et la concrétisation de l’art visuel et graphique, introduit le regard dans une troisième dimension et dans un tourbillon d’images virtuelles nouvelles. « Son objectif était d’abord de montrer toutes les capacités d’un étudiant et ses “non-limites” dans le travail, et de constituer un premier pas vers d’autres initiatives, avoue Ramzi Chaptini. Nous sommes convaincus, poursuit-il, qu’il reste encore beaucoup à apprendre dans le graphisme et la conception, et que nous en sommes encore aux rudiments. Il faudrait dépasser certains acquis et ne pas sommeiller, bercés par un ancien académisme. Il s’agissait pour nous d’oser et d’entreprendre afin de briser certaines règles préétablies et rigides. » Briser les barrières Si ce travail créatif a été réalisé par les étudiants sous la supervision des professeurs, et au sein d’une interactivité d’étudiants entre eux, il n’a cependant été rendu possible qu’avec l’aide de l’université de MUT qui a aidé financièrement et qui a permis de franchir ce pas. Une méthodologie participative qui a responsabilisé l’étudiant et l’a rendu partenaire actif dans son propre processus d’apprentissage. Il est vrai que le terme plasma évoque le sang qui nourrit l’être et cette matière employée dans la technologie nouvelle. Mais il signifie également, en grec, la « chose façonnée ». C’est de cela dont il s’agit, une unité une et indivisible construite et élaborée à plusieurs mains travailleuses. Quatre mois de travail sans relâche qui ont permis à ce projet futuriste de voir le jour et au bout du compte deux étages où se sont déployées les expériences les plus diverses et les plus fantastiques et parfois les plus hasardeuses et les plus inventives. « Il fallait parfois tester certaines manières d’application et tâter du doigt l’imprévisible. C’est là que le rendu de l’ordinateur s’est harmonieusement mêlé aux installations diverses », explique Chaptini. Photographie, jeux d’éclairage, assemblages virtuels, dessins, collages, vidéos ou simples traitements conceptuels, autant de médias employés pour aboutir à l’image qu’on désire cibler et qui a finalement constitué le couronnement et le cumul de tous les talents. Créant la surprise dans la capitale du Nord et tel un laboratoire expérimental, « Plasma » a reçu un accueil plus que positif des visiteurs et des milieux professionnels et académiques, car il répondait aux attentes d’un public curieux et avide d’innovation. Pour les organisateurs qui se disent ravis des résultats, l’idée principale était de mélanger les concepts classiques à une terminologie plus contemporaine de l’expression artistique. Ils y sont parvenus. L’exécution de ce projet ne représente donc pas le point final des années d’études. Il est le commencement d’autres projets à venir. On le voudrait, conclut Ramzi Chaptini, initiateur et pionnier, voire « contaminateur”. » Une visite qui vaut le détour. Colette KHALAF Al Manar University of Tripoli-Tripoli-Abou Samra-Boulevard al-Manar. Tél :06-426800/1/2