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Actualités - CHRONOLOGIE

POÉSIE - Les nouveautés

« La revenante » de Nohad Salameh Entre lyrisme excessif et imaginaire Auteur du roman La frustrée, Nohad Salameh poursuit inlassablement sa quête de la poésie. Une poésie française en vers libres, entre émotion théâtralisée, lyrisme excessif, imaginaire surréaliste et cascades de mots souvent hermétiques comme une divagation incohérente... Plusieurs recueils, dont  Folie couleur de mer, Les lieux visiteurs et La promise attestent de son irrésistible penchant à taquiner les muses. Aujourd’hui, en devanture des librairies, pour les amateurs du genre, deux nouveaux recueils, La Revenante (éditions Voix d’encre) avec des planches illustratives de Nadia Saïkali et Baalbeck, les demeures sacrificielles (éditions du Cygne - 97 pages) avec une traduction en arabe signée Antoine Maalouf et deux illustrations portant la griffe de Pierre Cayol. Du besoin des origines à la visite des lieux historiques et légendaires, le pays du Cèdre, objet de vibrant hommage et d’images touchant au gongorisme, est évoqué avec emphase et sentiments exaltés. Deux opus donnant une voix exclusive et appuyée au Parnasse. Une poésie aux sonorités ronflantes à force de lyrisme pompeux, avec des images maniéristes frisant la préciosité et ne permettant guère aux vrais sentiments de se frayer un chemin vers le cœur du lecteur. « Al-Kidiss X » de Joseph Issaoui Quand Dieu et la foi sont objets d’inspiration… Un verbe arabe certainement guère tendre car Youssef Issaoui n’a jamais aimé arrondir les angles. La complaisance et les figures de style fleuries ou enjolivées ne sont guère monnaie courante ni dans ses interviews corsées devant l’œil de la caméra du petit écran ni quand il tient la plume. Et pourtant Youssef Issaoui a un péché mignon, si l’on peut dire, et c’est celui de faire de la poésie. Une poésie arabe en rimes libres, acide et impertinente, cela existe tout comme la prose ténébreuse et passionnée des romantiques ! Né en 1965, Joseph Issaoui a débuté en poésie avec la revue Al-Akhir Aoualan (Le dernier en premier) qu’il lance en toute intrépidité. Et voilà pour le sens de la formule ! Arrivent par la suite les recueils intitulés Kassaed al-manzel (Poèmes domestiques), Ala sarir yankasser (Sur un lit qui casse) et Chay liwakahat al-shaer (Du thé pour l’insolence du poète). Pour ceux qui doutent encore du sens ironique de la formule chez ce jeune poète toujours aux aguets et préférant les chemins de traverse, les voilà servis car le ton est donné d’emblée et sans ambage… Aujourdhui, avec Al-kidiss X (le Saint X - Dar al -Nahda al-arabia, 101 pages) ; illustrations Mansour al-Haber), le titre, une fois de plus, interpelle. On reste un peu perplexe pour savoir si ce X est, comme pour les films, pour l’érotisme ou, comme en chemiserie, pour la taille, ou tout simplement pour ignorance de classification d’un dossier… De l’aveu même de l’auteur, on penche vers la dernière alternative car l’idée de Dieu et de la spiritualité sont ici objet d’interrogation et de questionnement pour un parcours de la foi semé d’embûches et fragilisé par le doute. Finaud, l’auteur se gardera bien d’être clair car il a le goût de l’irrévérence, des clairs-obscurs et un peu celui de la provocation. Avec un tact et un regard qui lui sont particuliers car, il ne faut pas l’oublier, la poésie ne cède jamais ses droits ! Alors ce nouveau recueil a des sonorités à la fois stridentes et mélancoliques, offre les replis d’un certain esprit narquois et jette à toute volée des images insolites (de la neige au sang en passant par la mort ou les étoiles) même si parfois elles sont un peu arbitraires. La poésie, employée à bon escient, a ce pouvoir ultime de tout dire, différemment. Un exemple de cette inspiration entre innocence réinventée et cynisme d’enfant de chœur: « Le bénitier est vide sauf du gazouillis d’un oiseau… », « Il n’y a pas d’allié à la tristesse, mais l’espoir du boiteux de planer… ». Edgar DAVIDIAN
« La revenante » de Nohad Salameh
Entre lyrisme excessif et imaginaire

Auteur du roman La frustrée, Nohad Salameh poursuit inlassablement sa quête de la poésie. Une poésie française en vers libres, entre émotion théâtralisée, lyrisme excessif, imaginaire surréaliste et cascades de mots souvent hermétiques comme une divagation incohérente... Plusieurs recueils,...