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Compétition intense entre les États qui veulent organiser un « méga-super mardi » le 5 février 2008 La bousculade pour les primaires bouleverse le paysage électoral américain

Les images de candidats à la Maison-Blanche arpentant en janvier les paysages enneigés de l’Iowa et du New Hampshire pour y donner le coup d’envoi traditionnel des élections primaires pourraient bientôt appartenir au passé. La bousculade pour avancer la date des primaires à l’horizon 2008 s’est transformée en une compétition intense entre États américains, qui bouleverse le calendrier électoral traditionnel et ouvre une boîte de Pandore politique. « Nous nous dirigeons de facto vers une primaire à l’échelle nationale, sans en avoir vraiment pris la décision », analyse Linda Fowler, professeur de sciences politiques à l’université de Dartmouth, dans le New Hampshire. Les élections primaires sont organisées par les Partis démocrate et républicain pour désigner dans chaque État les délégués qui se rendront aux conventions nationales chargées de désigner leur candidat à la présidentielle. Dernière en date, la Floride a décidé d’avancer au 29 janvier ses primaires, initialement prévues en mars, espérant ainsi peser davantage dans le choix des candidats qui s’affronteront pour la Maison-Blanche. Piqués au vif, les responsables politiques de la Caroline du Nord veulent maintenant également avancer la date de leurs élections primaires pour continuer à être le premier État du sud, menaçant s’il le faut de voter à la Toussaint. La Californie, État le plus peuplé des États-Unis, a avancé de quatre mois la date de ses primaires. Prévues initialement en juin 2008, elles se dérouleront le 5 février 2008, une date également choisie par l’État de New York. Au total, une vingtaine d’autres États pourraient également choisir la date du 5 février pour organiser leurs primaires et transformer la journée en un « méga-super mardi » dont le vainqueur serait quasi certain de remporter l’investiture de son parti. « Ce sont pratiquement des primaires nationales », estime également le professeur Charles Jones de l’université du Wisconsin. « C’est du jamais-vu ». Le processus des primaires était jusqu’à présent dominé par les États ruraux, Blancs et peu peuplés, du New Hampshire (Nord-Est) et de l’Iowa (Centre). Traditionnellement organisé en janvier, le scrutin donnait une première indication sérieuse du choix des électeurs. Les primaires les plus tardives se déroulent au mois de juin. Le changement de rythme des primaires, avec pour seule certitude la date de l’élection présidentielle fixée au 4 novembre 2008, « va accroître l’influence de ceux qui contrôlent le financement des campagnes et le pouvoir des médias pour faire ou défaire les favoris », explique Linda Fowler. L’obligation de faire campagne aux quatre coins du pays en même temps favoriserait les candidats qui ont déjà amassé un solide « trésor de guerre ». Dans le camp démocrate, Barack Obama et Hillary Clinton semblent les seuls à avoir les moyens de payer les coûteuses campagnes publicitaires nécessaires en cas de « méga-super mardi ». Dans le camp républicain, Rudy Giuliani et John McCain pourraient profiter du changement de calendrier. « Les plus connus et ceux qui ont le plus d’argent sont ceux qui vont dominer, les électeurs n’auront aucune occasion de voir d’autres candidats », assure Bruce Buchanan, professeur de sciences politiques à l’université du Texas. « Il y a deux scénarios possibles », estime pour sa part Linda Fowler : soit un candidat émergera dès la mi-février, soit il faudra la convention nationale à la fin de l’été pour départager les prétendants, « ce qui ne s’est pas produit depuis près de 40 ans ». Marie SANZ (AFP)
Les images de candidats à la Maison-Blanche arpentant en janvier les paysages enneigés de l’Iowa et du New Hampshire pour y donner le coup d’envoi traditionnel des élections primaires pourraient bientôt appartenir au passé. La bousculade pour avancer la date des primaires à l’horizon 2008 s’est transformée en une compétition intense entre États américains, qui...