Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Peuple, on te trompe !

Il n’y a jamais eu qu’un moyen de se hisser au pouvoir, c’est de crier : Peuple, on te trompe ! ( Louis Latzarus) Essoufflés, nos leaders s’acharnent à accorder leurs discours politiques avec leur quête pour le pouvoir. Peuple, on te trompe ! Chacun d’eux ne cesse de nous mettre en garde contre les dangers qui nous guettent si nous nous éloignons de ses ailes « protectrices », en reposant chaque jour la fameuse question traditionnelle : « Quel Liban voulons-nous ? » Il est évident pour ceux qui s’efforcent toujours de réfléchir, dans un temps où on a seulement recours à nos facultés instinctives, que le Liban que nous voulons n’est pas le leur. Quelles que soient leurs stratégies politiques, leurs alliances et leurs « amitiés », leur vision du Liban ne ressemble en rien à nos rêves, à nos sacrifices et à nos espérances... Peuple, on te trompe ! Quelle que soit ton appartenance politique, tu n’auras droit qu’aux larmes et au sang. Tu verras venir le jour où tu seras entraîné malgré toi vers le fait accompli, vers une logique de combat, et il te sera difficile de reculer. Peuple, tu te trompes... et pourtant tu es le seul à blâmer ! Les leaders, eux, jouent un jeu si clair qu’il t’est impardonnable d’y participer. Ils ne s’efforcent même plus de cacher leurs vérités obscènes et crient leur haine si fort qu’il t’est impossible de rester sourd. Que cherchez-vous, mes compatriotes ? La liberté ? Vous ne la trouverez jamais tant que vous vous soumettez à la domination de ceux qui se servent de vous comme instruments de leur pouvoir. La paix, vous ne la trouverez jamais tant que vous traînez les lourdes chaînes d’un passé que la majorité d’entre vous n’ont même pas vécu. Vous prétendez être prêts à vous jeter corps et âmes dans une guerre au moment où vous y seriez invités à le faire, question de défendre votre cause et votre droit de vivre. Avec tout mon respect pour les valeurs qui vous guident, permettez-moi de vous affirmer que si la guerre a lieu, elle ne sera pas à votre mesure. Elle serait une guerre de nations, une guerre de religion, une guerre de chimistes, une guerre de déplacement de populations dans laquelle vous ne jouerez pas le rôle de fiers combattants, mais vérifierez simplement que leurs produits tuent bien. « Je vous ai appelés dans le silence de la nuit pour vous montrer la gloire de la lune et la dignité des étoiles, mais vous vous êtes réveillés en sursaut et vous vous êtes cramponnés à vos épées, gagnés par la peur, en criant : “Où est l’ennemi ? Nous devons le tuer d’abord”. Au matin, quand l’ennemi arriva, je vous ai appelés à nouveau, mais, à ce moment-là, vous ne vous êtes pas réveillés, car vous étiez enfermés dans la peur, luttant contre le cortège des spectres qui hantaient vos rêves. » (Khalil Gibran, Mon Liban) Aujourd’hui, c’est à moi de crier : Peuple, on te trompe ! Avec l’espoir que l’écho de ma douleur réveille ta conscience somnolente. Rita SASSINE Étudiante Info et Com-USJ
Il n’y a jamais eu qu’un moyen de se hisser
au pouvoir, c’est de crier : Peuple, on te trompe ! ( Louis Latzarus)

Essoufflés, nos leaders s’acharnent à accorder leurs discours politiques avec leur quête pour le pouvoir. Peuple, on te trompe ! Chacun d’eux ne cesse de nous mettre en garde contre les dangers qui nous guettent si nous nous éloignons de ses ailes «...