Football - Fin de saison délicate pour le Barça Le sabordage du FC Barcelone continue

Le FC Barcelone, que l’on croyait intouchable du moins en Espagne, a perdu dimanche sa place de leader en Liga à la suite du match nul face au Betis Séville (1-1), trois jours après le « barçicide » de Getafe en Coupe, et risque de tout perdre, dans une ambiance de fin de cycle. Le Barça n’est plus maître de son destin dans une compétition qu’il a remportée les deux dernières saisons. Si le nouveau leader ex-aequo, le Real Madrid, remporte les quatre derniers matches qui lui restent à jouer, le Barça sera dépossédé de son bien en raison du résultat des confrontations directes (2-0 à Madrid et 3-3 à Barcelone). Le Barça devrait alors se contenter cette saison de la Supercoupe d’Espagne, un titre mineur, le dernier d’ailleurs remporté par le Real, en 2003. Ce qui serait un monumental échec pour un groupe regorgeant de talents qui visait six titres en début de saison : Supercoupe d’Espagne, Supercoupe d’Europe, Mondial des clubs, Ligue des champions, Liga et Coupe d’Espagne. Malgré la conjoncture, le discours des joueurs du Barça, aux mines décomposées dimanche soir, est évidemment un appel à lutter. « Il reste quatre matches, relevait le défenseur et capitaine Carles Puyol. Chaque rencontre est compliquée et je vois difficilement le Real gagner les quatre. Nous, nous devons tout gagner et voir ce qui se passe. Personnellement, je pense que si nous gagnons les quatre matches, nous serons champions. » « Nous devons être soudés, déclarait encore le défenseur à l’épaisse tignasse. Ce sont des moments difficiles, mais il faut avancer. Le coup reçu en Coupe d’Espagne l’autre jour (élimination contre Getafe jeudi), maintenant le match nul à la maison... C’est logique que les gens voient tout en noir, mais nous nous battrons jusqu’au bout. » « Prévoir des changements » Dans sa chronique d’hier dans le journal catalan La Vanguardia, Johan Cruyff, ancien joueur et entraîneur du Barça, était d’accord avec Puyol : « Quand les choses vont mal, il faut être unis. » Et malgré les insistantes rumeurs d’arrivées (Eric Abidal/Lyon, Miroslav Klose, qui finalement reste à Brême) et de départs (Ronaldinho/AC Milan, Saviola/Real Madrid, Rijkaard/ ?), Cruyff refuse de parler de fin de cycle pour cette équipe, née en 2003, et souhaite plutôt une réflexion sur l’avenir du groupe. L’union du vestiaire et l’entente avec l’entraîneur Frank Rijkaard a pourtant été un sujet plus que délicat cette saison au Barça. Lilian Thuram, vice-champion du monde avec l’équipe de France en Allemagne, s’est d’abord plaint d’être trop souvent remplaçant. Puis le bouillant Samuel Eto’o, longtemps blessé cette saison, n’a pas hésité à taxer Rijkaard de mauvaise foi, d’accuser son partenaire Ronaldinho d’individualisme et d’évoquer l’existence de deux clans au sein du vestiaire. « L’affaire Eto’o », rapidement enterrée par joueurs, entraîneur et dirigeants, a indéniablement dû laisser des traces. Le propre Frank Rijkaard a récemment promis des « changements » pour la saison prochaine. « Cette équipe a bien résisté, mais il faut prévoir des changements pour rester en haut », a-t-il déclaré. Que se passera-t-il si le Barça ne termine pas cette saison tout en haut ?