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Actualités - CHRONOLOGIE

Conférence - Le pays de l’or noir et des hommes en blanc se rêve en paradis culturel Nora Joumblatt à la Fondation culturelle d’Abou Dhabi ABOU DHABI, de May MAKAREM

Salle comble à la Fondation culturelle d’Abou Dhabi  où, à l’invitation de M. Mohammad Khalaf al-Mazrouei, directeur général de l’Adach (Abu Dhabi Authority for Culture and Heritage), Nora Joumblatt a donné une conférence sur le thème « Le Festival de Beiteddine, une image culturelle du Liban ». Présentée au public par M. Abdallah al-Amri (chef du département des arts et de la culture), Mme Joumblatt a articulé son intervention autour de la création du festival au milieu des années quatre-vingt, en pleine guerre civile, de son évolution à partir des années quatre-vingt-dix jusqu’à atteindre une renommée régionale et internationale et devenir un des rendez-vous incontournables de l’été. La conférence était accompagnée d’une projection de diapositives, de diagrammes statistiques et de chiffres déclinant la contribution du festival à l’économie du pays. « Malgré tout et contre tout, nous continuons notre œuvre, et la programmation du festival est prête pour cet été », a déclaré la présidente du festival, invitant tous les présents, autochtones, étrangers et Libanais expatriés à venir passer l’été au Liban et à profiter de tous les événements qui se dérouleront à Beiteddine, Baalbeck et Byblos. Abou Dhabi, qui se rêve en paradis culturel, avait créé sa fondation en 1982. S’étalant sur 14 hectares, entouré de jardins et agrémenté d’une cour ouverte avec fontaines, l’édifice à arcs et colonnades occupe une place centrale dans la vie culturelle du pays. Il abrite sur trois étages des salles de conférences, deux grands théâtres, une cinémathèque, une salle d’exposition et plusieurs bibliothèques pour enfants et adultes dont celle de cheikh Zayed ben Sultan al-Nahyan dotée de manuscrits et de livres rares, d’une superbe collection de Corans anciens et d’une Bible datant de l’an 800, provenant du Khazakhstan. « La culture et le patrimoine sont une des priorités du gouvernement émirati en matière de développement », explique M. Zaki Noussaiba, vice-président de l’Adach et autrefois bras droit de cheikh Zayed, fondateur des Émirats arabes unis (ÉAU), disparu en 2004. Dans ce pays relativement neuf, qui abrite une population croissante de jeunes, les vieilles générations craignent vivement que le caractère et l’identité du pays ne disparaissent sous l’effet de la richesse croissante et de la mondialisation. Aussi, de nombreuses organisations culturelles jouent un rôle de tout premier plan dans la sauvegarde du patrimoine national et s’efforcent de développer la sensibilité culturelle. Parmi celles-ci il faut citer la Fondation des Émirats, la Fondation culturelle et le club du patrimoine des Émirats à Abou Dhabi, le Centre Zayed du patrimoine et de l’histoire à al-Aïn, où la priorité a été accordée à la préservation d’un grand nombre de sites archéologiques et architecturaux, ajoute encore M. Noussaiba. Située sur la route des caravanes et construite autour de l’oasis de Buraimi à une heure et demie de Abou Dhabi, al-Aïn est en effet considérée comme la plus ancienne région habitée des ÉAU. À côté de son musée, qui abrite une belle collection archéologique et ethnographique et une importante collection de pièces de monnaie, la ville possède plusieurs forts datant des XVIIe et XVIIIe siècles et un parc archéologique, Hili, dont l’attraction principale est la tombe Umm an-Nar, du troisième millénaire avant J-C, découverte par des archéologues danois dans les années soixante. En vertu d’un accord passé entre l’Unesco et cheikh Mohammad ben Khalifa, président de l’autorité du Tourisme et du Patrimoine d’Abou Dhabi, une action commune a été entreprise pour protéger la richesse culturelle et historique d’al-Aïn, qui accueille chaque année au mois de mars un festival de musique classique organisé par Zaki Noussaiba. Abou Dhabi, qui a bâti sa richesse sur le pétrole (chaque jour 2,5 millions de barils sont extraits), mise désormais sur le tourisme, le savoir et la culture. Après avoir attiré la plus prestigieuse des universités, la Sorbonne, moyennant 25 millions de dollars, l’émirat se trouve aujourd’hui propulsé sous les feux de l’actualité avec un projet hors normes : faire surgir du sable du désert un « district » culturel unique au monde. D’ici à dix ans, quatre grands musées dessinés par Tadao Ando (Musée maritime), Zaha Hadid (Centre des arts vivants), Franck Gehry (Guggenheim ) et Jean Nouvel (le Louvre) seront construits sur l’île inhabitée de Saadiyat (île du Bonheur), pour un budget évalué à 27 milliards de dollars. Le rêve des émirs est exposé à travers les maquettes sous les ors de l’hôtel Emirate Palace qui accueillera en novembre prochain l’ « Artparis - Abou Dhabi », la foire d’art moderne du Grand palais parisien. Sous le label de « dialogue des cultures » et de la « création de passerelles entre les civilisations », Abou Dhabi, capitale des Émirats arabes unis depuis 1971, ambitionne d’être sacrée capitale culturelle du Moyen-Orient. Vu les moyens colossaux déployés mais aussi la vitalité et l’envie de faire... Tout devient possible.
Salle comble à la Fondation culturelle d’Abou Dhabi  où, à l’invitation de M. Mohammad Khalaf al-Mazrouei, directeur général de l’Adach (Abu Dhabi Authority for Culture and Heritage), Nora Joumblatt a donné une conférence sur le thème « Le Festival de Beiteddine, une image culturelle du Liban ». Présentée au public par M. Abdallah al-Amri (chef du département des...