Tissus imprimés à l’ambassade d’Italie, jusqu’au 20 mai La route du coton à Baabda

On connaissait la route de la soie. Avec l’exposition « I mezzari genovesi e la via del cotone », nous sommes introduits, de fil en aiguille, à la route du coton. Organisée par l’Institut culturel italien, en collaboration avec le ministère italien des Affaires étrangères, la manifestation retrace l’itinéraire du coton, appelé dans le passé « or blanc », à travers le mezzaro, ce voile que portaient les Italiennes de la région de Gênes au XIXe siècle. « Le nom“ mezzaro”, dérivé de l’arabe mi-zar, signifie, au sens large, couvrir », précise Marzia Cataldi Gallo, historienne de l’art et curatrice de l’exposition. Elle explique que les mezzari sont des toiles de coton de grandes dimensions (environ deux mètres et demi de côté) imprimées en Europe à partir de la deuxième moitié du XVIIIe siècle, en utilisant la technique de la xylographie à couleur (il fallait parfois plus de 80 pièces de bois gravé pour une impression complète). Le motif décoratif central est toujours encadré par un bord constitué surtout de compositions florales (festons, guirlandes, paniers). Le berceau de cet artisanat est très probablement l’Inde, d’où proviennent les tissus imprimés les plus anciens dont nous ayons la trace (VIe – VIIe siècle av. J-C)… Portés en Europe sur les navires des marchands d’épices à partir de la fin du XVIIe siècle, les cotons imprimés ont suscité tout de suite la faveur du public pour la simplicité, la fraîcheur et les couleurs brillantes, auxquelles s’ajoutait le charme attribué alors à tout ce qui venait d’Orient… Gênes, ville méditerranéenne portuaire ouverte aux échanges commerciaux internationaux, a reçu en premier ces toiles imprimées. « Il s’agit là d’un témoignage concret des antiques rapports entre Gênes et l’Orient, et des échanges effectués à travers les marchands arméniens, résidents à Gênes, qui, au XVIIe siècle, importaient de ces terres lointaines de très précieux tissus », a souligné Nicola Tomasso Firmani, attaché culturel près l’ambassade, lors du vernissage de l’exposition. C’est ainsi que ces tissus sont devenus la source d’inspiration des artisans génois pour créer leurs « mezzari »… Ces derniers ne furent naturellement pas l’unique type de coton imprimé que les usines produisirent, mais ils sont restés, par les dessins très particuliers qui les caractérisent, les produits qui ont fait la réputation mondiale des manufactures génoises. Dans la grande salle de l’ambassade d’Italie, à Baabda, jusqu’au 24 mai, du lundi au jeudi, de 10h00 à 17h00, et le vendredi de 10h00 à 15h00.