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Actualités - CHRONOLOGIE

ÉDITION Centenaire de la naissance de René Char, le révolté résistant

René Char, l’une des figures majeures de la poésie française du XXe siècle, fait l’objet, pour le centième anniversaire de sa naissance, d’une série d’hommages et de publications qui font revivre le jeune surréaliste et le poète de la Résistance enraciné dans sa terre de Provence. Né le 14 juin 1907 à l’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), Char publie ses premiers poèmes à 20 ans, avant de rejoindre le groupe surréaliste, aux activités duquel il participe régulièrement au début des années 1930. Mais ce colosse révolté, tenté par l’action politique, rompt avec ses amis surréalistes dès 1935 et troque bientôt la plume pour les armes. La Bibliothèque nationale de France (BNF) consacre, jusqu’au 29 juillet, une grande exposition au parcours et à l’œuvre bouillonnante de Char. Près de 400 pièces – manuscrits, photos, dessins, peintures... – retracent ses combats, ses rencontres et ses amitiés, au travers notamment de sa correspondance avec Paul Eluard, André Breton, Albert Camus ou Martin Heidegger. « On ne pouvait pas rencontrer Char sans en être ébloui, souligne le commissaire de l’exposition Antoine Coron, directeur de la Réserve des livres rares à la BNF. C’est quelqu’un qui ouvrait l’œil des gens, qui donnait avec beaucoup de facilité. » Sa poésie, âpre, abrupte, difficile d’accès, roule comme un torrent. Du Marteau sans maître (1933) à Dehors la nuit est gouvernée (1938), écrit pour défendre l’Espagne républicaine, ou Seuls demeurent (1943). Mais la grande affaire de René Char, c’est la conscience de la montée du totalitarisme et l’engagement dans la Résistance à l’occupation nazie. Devenu le capitaine Alexandre, il est l’un des chefs de maquis des Basses-Alpes, où il réceptionne les agents infiltrés et les chargements d’armes parachutés par les alliés. Feuillets d’Hypnos, publié en 1946, est fondé sur son journal tenu dans la clandestinité. L’après-guerre est pour Char une période d’intense créativité, durant laquelle il collabore avec les grands peintres de l’époque : Picasso, Matisse, Nicolas de Staël, Braque, Max Ernst ou Wilfredo Lam. Plusieurs de ses manuscrits illustrés sont présentés à la BNF : L’homme qui marchait dans un rayon de soleil (1949), À la santé du serpent (1952), Fête des arbres et du chasseur ou Dévalant la rocaille aux plantes écarlates (1975). Marie-Claude Char, la veuve de René Char, a rassemblé pour sa part plusieurs centaines de documents inédits dans un album richement illustré, intitulé Au pays de René Char (Flammarion), et le fait revivre entouré de ses amis. Le magazine Télérama consacre également un « hors série » au poète, « qui célébra à coups de fulgurances sensuelles sa terre, le désir, les femmes, la résistance, et transforma sa retraite de l’Isle-sur-la-Sorgue en creuset artistique ». Dominique CHABROL (AFP)
René Char, l’une des figures majeures de la poésie française du XXe siècle, fait l’objet, pour le centième anniversaire de sa naissance, d’une série d’hommages et de publications qui font revivre le jeune surréaliste et le poète de la Résistance enraciné dans sa terre de Provence.
Né le 14 juin 1907 à l’Isle-sur-la-Sorgue (Vaucluse), Char publie ses premiers...