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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE - La fondation Min Ajl Lubnan Les Américains d’origine libanaise se réfèrent à Gibran et al-Rihani WASHINGTON, d’Irène MOSALLI

«Je suis la voix de mon pays. Si je ne lui réponds pas, si je ne viens pas à lui, il restera muet » (Amine al-Rihani). « Le savoir est la seule richesse que les tyrans ne peuvent pas piller… La véritable richesse d’une nation n’est ni son or ni son argent, mais son savoir et la droiture de ses citoyens » (Gibran Khalil Gibran). Deux credo énoncés par ces deux grands penseurs libanais au début du siècle dernier et qui restent d’actualité. Aujourd’hui, ils sont repris par un groupe d’Américains d’origine libanaise qui, même de loin, vivent intensément les temps critiques que traverse leurs pays d’origine. À l’initiative du Dr Souhail Bushrouï (spécialiste des œuvres de Gibran et d’al-Rihani) et, s’inspirant de cet exemple, ce groupe vient de créer une fondation intitulée Min Ajl Lubnan. Cette fondation, formée de Souhail Bushrouï, May Rihani, Imad Mouffarege, Hikmat Nasr et Siwar Jaafar, poursuit un triple but : établir un profil sur l’héritage libano-américain, poursuivre la série de conférences sur Amine al-Rihani et renforcer la chaire existant déjà à l’Université de Maryland et dédiée à Gibran Khalil Gibran. Racines salvatrices Ce retour aux racines intellectuelles salvatrices, les promoteurs de ce projet l’expliquent ainsi : « De tout temps, les poètes se sont fait la voix de la nation. Il en était ainsi de Goethe et de Yates. Quoiqu’ ayant passé la majeure partie de leur vie en Amérique, Gibran et al-Rihani étaient imprégnés de l’esprit de leur pays d’origine. Ils n’ont certes jamais oublié ce que l’Amérique leur a donné, tout en rappelant parallèlement à leurs frères dans l’émigration la grandeur de leur pays d’origine. Le Liban, presque une obsession pour eux, était toujours au bout de leur plume. Même quand ils ne l’évoquaient pas, ils adoptaient inconsciemment un mode de pensée et une expression qui étaient essentiellement libanais. » Ces Libano-Américains s’en réfèrent aussi au fait que les deux écrivains libanais œuvraient pour un Liban libre et honorable, et appelaient leurs concitoyens à rester unis. Ils étaient conscients de la nécessité de valoriser les spécificités de leur terre et de son histoire. La fondation Min Ajl Lubnan veut braquer les lumières sur la mission de ces deux grands écrivains. Elle veut aussi montrer que l’image du Liban – plongé certes dans la tourmente –, telle que reflétée actuellement par la presse, n’est pas la vraie. Plus que jamais donc, l’image du Liban se trouve dans les œuvres de Gibran et d’al-Rihani, chez qui l’on retrouve les principes universels de l’unité, de la coexistence, de la vraie fraternité et de l’amour. Autant de facteurs que tous deux considéraient comme essentiels à la création d’un nouvel ordre mondial. Pour lancer son action, Min Ajl Lubnan organise, le 18 mai, un dîner pour une collecte de fonds au cours duquel seront honorées deux Libanaises : Yvonne Abdel Baki et Maha Kaddoura. Comme on le sait, la première a été ambassadrice de l’Équateur à Washington, ministre du Commerce et de l’Industrie et candidate à l’élection présidentielle équatorienne. Actuellement, elle est membre du Parlement des Andes qui regroupe les pays d’Amérique latine. Maha Kaddoura, elle, est une mécène qui a contribué à l’établissement d’un cours d’études moyennes orientales à l’Université de Tufts. Elle est membre du Comité des doyens de la Kennedy School of Government. Elle a aussi créé la fondation Kadsura qui vient en aide aux mères qui sont chefs de famille dans le camp palestinien de Aïn el- Heloué.
«Je suis la voix de mon pays. Si je ne lui réponds pas, si je ne viens pas à lui, il restera muet » (Amine al-Rihani).
« Le savoir est la seule richesse que les tyrans ne peuvent pas piller… La véritable richesse d’une nation n’est ni son or ni son argent, mais son savoir et la droiture de ses citoyens » (Gibran Khalil Gibran).
Deux credo énoncés par ces deux...