Bishara accusé d’avoir conseillé le Hezbollah pendant la guerre

L’ex-député arabe israélien, Azmi Bishara, est soupçonné d’avoir offert des conseils au Hezbollah sur sa stratégie militaire dans la guerre contre Israël l’été dernier, a indiqué la police israélienne hier. M. Bishara, qui a démissionné le 22 avril du Parlement israélien et vit en exil, est soupçonné d’avoir eu « un contact direct » avec le Hezbollah pendant la guerre et d’avoir offert des conseils à la formation chiite, notamment sur l’impact de ses attaques sur le territoire israélien et les moyens « de causer des dégâts », a indiqué à l’AFP le porte-parole de la police Micky Rosenfeld. Il est également soupçonné d’avoir aidé le Hezbollah dans le domaine de la « guerre psychologique » et le message à convoyer aux publics israélien et arabe pendant la guerre. M. Bishara est en outre soupçonné d’avoir fourni au Hezbollah des informations sur l’armée israélienne. La police soupçonne en outre M. Bishara d’avoir reçu « des centaines de milliers de dollars » du Hezbollah en échange de ces informations. Ces sommes auraient transité par la Jordanie avant de lui être remises par trois agents de change palestiniens de Jérusalem-Est qui ont été arrêtés et interrogés par la police, selon la même source. Si M. Bishara devait revenir en Israël, il risque la prison à vie pour « trahison », voire la peine capitale s’il était reconnu coupable par la justice, a affirmé M. Rosenfeld. Le parti de M. Bishara, le Rassemblement national démocratique (RND), a une nouvelle fois démenti ces accusations. Le secrétaire général du parti, Awad Abdelfattah, a dénoncé un « complot » des autorités israéliennes, destiné selon lui à « éliminer politiquement » M. Bishara. M. Bishara se trouvait ces derniers jours au Qatar après avoir présenté sa démission de la Knesset à l’ambassade d’Israël au Caire, perdant ainsi son immunité parlementaire.