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Le Premier ministre refuse toujours de quitter son poste malgré le rapport accablant sur la guerre du Liban L’étau se resserre autour d’Olmert, Livni appelle publiquement à sa démission

Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, affaibli par un rapport accablant sur sa gestion de la guerre au Liban, était confronté hier à une fronde de la part d'une des principales figures de son parti Kadima, la chef de la diplomatie Tzipi Livni, qui l’a publiquement appelé à démissionner. Alors que M. Olmert se bat pour rester à son poste et à la tête du parti centriste Kadima, Mme Livni, jadis son alliée, a déjà annoncé son intention de briguer la présidence de cette formation. « Je lui ai dit que la démission était la bonne mesure à prendre », a affirmé Mme Livni lors d’une conférence de presse à Jérusalem, après une rencontre avec le Premier ministre. Mme Livni est souvent présentée comme possible successeur à M. Olmert s’il venait à démissionner, une hypothèse à laquelle 65 % des Israéliens sont favorables, selon un sondage publié hier. « Kadima doit élire une direction et quand le temps viendra je serai candidate », a-t-elle dit. « J’ai l’intention de rester au gouvernement », a ajouté Mme Livni, épargnée par le « rapport Winograd », publié lundi et qui a dénoncé l’échec de la gestion du conflit contre le Hezbollah au Liban. Un conseiller politique de M. Olmert, Tal Zilberstein, a affirmé à la télévision que Mme Livni « doit partir » après avoir désavoué le Premier ministre. Selon des députés de Kadima proches d’Olmert, la survie politique de ce dernier dépend plus aujourd’hui de sa capacité à neutraliser les courants frondeurs incarnés aujourd’hui par Mme Livini au sein de Kadima plutôt que de se soucier de l’opinion publique. Ajoutant à la pression qui s’exerce sur M. Olmert, peu après la conférence de presse de Mme Livni, le chef du groupe parlementaire de Kadima, Avigdor Itzchaky, annonçait qu’il quittait son poste pour protester contre le refus du Premier ministre de démissionner. M. Itzchaky s’est exprimé à l’ouverture d’une réunion du groupe parlementaire de Kadima consacrée au rapport Winograd. En soirée, le vice-Premier ministre, Shimon Peres, a toutefois assuré qu’Ehud Olmert a obtenu un soutien « sans précédent » des députés de Kadima. On ignorait si un vote a été organisé après le départ du chef de file du groupe parlementaire, qui a réclamé la démission d’Olmert. Mardi, un ministre sans portefeuille, Eytan Cabel, également secrétaire général du Parti travailliste, avait déjà annoncé qu’il quittait le gouvernement. Du côté des médias, les commentaires n’étaient pas cléments. « Ehud Olmert doit partir. C’est le fond de l’affaire », écrivait mardi le très influent Nahum Barnea, éditorialiste au Yediot Aharonot et récent lauréat du prix d’Israël, la distinction la plus prestigieuse du pays. Les proches d’Olmert, écrivait Ben Caspit dans les colonnes du Maariv, « savent la vérité et elle est amère : le Premier ministre ne peut rester à son poste après un tel rapport ». M. Olmert a toutefois répété, lors de la réunion de Kadima, qu’il n’avait pas l’intention de partir. « Je ne suis pas dans la position la plus confortable, mais j’ai plus de 60 ans et j’en ai vu d’autres dans ma vie et j’ai appris à ne pas me dérober face à mes responsabilités », a-t-il affirmé, cité par des sources parlementaires. « Le rapport (Winograd) met clairement en évidence des défaillances très graves du gouvernement dans son ensemble et les miennes évidemment en tant que chef de ce gouvernement », a reconnu Olmert. « Il revient avant tout à ce gouvernement, responsable de ces erreurs, de les réparer. » Pour ce faire, il a fait approuver la nomination d’une commission chargée de superviser l’application des recommandations du rapport. « Je suggère de se calmer à tous ceux qui se bousculent pour se servir de ce rapport afin de marquer des points sur le plan politique », a encore ajouté le Premier ministre. Le parti Kadima, qui compte 29 députés, a été créé en novembre 2005 par l’ancien Premier ministre Ariel Sharon, plongé dans le coma depuis plus d’un an. La charte du parti ne comporte pas de disposition prévoyant le limogeage de son chef, selon un haut responsable du Kadima. La Knesset pourrait l’écarter du pouvoir par le vote d’une motion de censure, mais cette option ne semble pas encore recueillir de majorité. Également mis en cause par le rapport, le ministre israélien de la Défense, Amir Peretz, s’apprête aussi à démissionner, selon les médias israéliens. Le Parlement israélien se réunit aujourd’hui à Jérusalem en session extraordinaire pour examiner la crise politique dans laquelle est plongée le pays. À Tel-Aviv, une manifestation est organisée pour appeler M. Olmert à la démission.

Le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, affaibli par un rapport accablant sur sa gestion de la guerre au Liban, était confronté hier à une fronde de la part d'une des principales figures de son parti Kadima, la chef de la diplomatie Tzipi Livni, qui l’a publiquement appelé à démissionner.

Alors que M. Olmert se bat pour rester à son poste et à la tête du parti centriste...