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Actualités - CHRONOLOGIE

L’ancien président avait été particulièrement irrité par l’invasion israélienne du Liban en 1982 Publication des « bonnes feuilles » du journal intime de Reagan

Ronald Reagan tenait un journal intime dont des extraits, publiés mardi par le magazine « Vanity Fair », révèlent un président irrité par l’invasion israélienne du Liban en 1982 et hanté par l’approche de l’Apocalypse. Reagan a alimenté son journal, écrit à la main, chaque jour pendant les huit années qu’il a passées à la Maison-Blanche, de 1981 à 1989 ; à l’exception du 30 mars 1981, le jour où l’on tenta de l’assassiner et où il dut être hospitalisé. Plus tard, il écrira : « J’ai senti un souffle dans le haut du dos qui était incroyablement douloureux. Je me suis assis sur le bord du siège, presque paralysé par la douleur. Ensuite, j’ai commencé à tousser du sang... » « Se faire tirer dessus fait mal », ajoute-t-il. Les notes prises par Reagan sont brèves, directes, et offrent un aperçu de l’opinion que l’ancien acteur avait de la marche du monde. On s’aperçoit aussi qu’il se remémorait souvent sa première carrière, à Hollywood, que ce soit le jour de la mort de Fred Astaire ou lorsqu’il promet à James Stewart de réfléchir à l’interdiction de « coloriser » les films tournés en noir et blanc. En janvier 1981, onze jours après son entrée en fonction, ces deux thèmes se retrouvent mêlés dans la même page. « Nous avons la preuve définitive que le Nicaragua transfère des centaines de tonnes d’armes de Cuba vers le Salvador. Dans l’après-midi, vu un film – Tribute (Un fils pour l’été) – avec Jack Lemmon. C’est vraiment un grand acteur. » Souvent prude, voire pudibond, Reagan s’abstient d’écrire en toutes lettres des mots à la limite du juron. « Hell », il le transcrit « H..l »; « Damn » devient sous sa plume « D... » Parfois, le président se fait provocateur. Il dit avoir employé à dessein le terme d’« holocauste » lors d’un entretien téléphonique avec le Premier ministre israélien Menachem Begin après un bombardement sur Beyrouth-Ouest en août 1982. Reagan explique que le roi Fahd d’Arabie a appelé la Maison-Blanche après cette attaque « pour me supplier de faire quelque chose ». « Je lui ai répondu que j’allais appeler le PM Begin immédiatement. Et je l’ai fait – j’étais en colère –, je lui ai dit que cela devait cesser ou que notre relation future serait en danger. J’ai utilisé le terme “holocauste” délibérément et lui ai dit que le symbole de cette guerre devenait une photo d’un bébé de sept mois aux bras arrachés. » À plusieurs reprises, la situation au Proche-Orient lui fait craindre le pire. Le 15 mai 1981, il note : « Je me demande parfois si nous ne sommes pas destinés à être les témoins de l’Apocalypse. » Le 7 juin : « Ai eu connaissance du bombardement israélien en Irak – un réacteur nucléaire (Osirak, ndlr). Je jure que je crois que l’Apocalypse est proche. » Ce journal intime traduit aussi les relations difficiles entre feu le président des États-Unis et son fils, Ron, l’inquiétude que lui causait le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, qu’il qualifie de « clown fou », et la richesse de ses liens avec Mikhail Gorbatchev. L’ancien président a également été très impressionné par l’ancienne Premier ministre britannique, Margaret Thatcher. De temps à autre, l’atmosphère est plus détendue, comme à l’occasion de cette visite du prince Charles – « une personne très agréable ». Reagan raconte que lorsqu’on leur a servi le thé, « horreur des horreurs, on l’a servi à notre manière, avec le sachet de thé dans la tasse ». Le prince Charles, ajoute le président, lui a confié ensuite qu’il ne savait que faire de ce sachet. Ronald Reagan apparaît également comme un homme extrêmement attaché à son épouse, Nancy. Après s’être fait tirer dessus, il écrit : « J’ai ouvert les yeux une fois et j’ai vu que Nancy était là. Je prie pour ne jamais devoir vivre un jour sans qu’elle ne soit là. » La version complète des « Reagan Diaries » sera publiée le 22 mai par HarperCollins, filiale du groupe de Rupert Murdoch, News Corp.

Ronald Reagan tenait un journal intime dont des extraits, publiés mardi par le magazine « Vanity Fair », révèlent un président irrité par l’invasion israélienne du Liban en 1982 et hanté par l’approche de l’Apocalypse.


Reagan a alimenté son journal, écrit à la main, chaque jour pendant les huit années qu’il a passées à la Maison-Blanche, de 1981 à 1989 ; à...