Sacrée famille Jean-Pierre et Vincent Cassel

On l’a comparé à Gene Kelley et à Fred Astaire. Cet élégant jeune homme de soixante-dix ans, au regard clair, qui vient de quitter la scène à petits pas, ne ressemble qu’à lui-même. Passionné de comédies musicales, Jean-Pierre Cassel avait d’abord développé l’amour de l’art et du spectacle grâce à sa mère (chanteuse d’opéra), intégré le cours Simon et appris ensuite un pas de claquettes en rencontrant une de ses idoles, du nom de Gene Kelly. Grâce à ce dernier, le comédien fera une apparition dans The Happy Road, réalisé par le même Kelly en 1958. Sollicité par les comédies, ce n’est que Chabrol qui mettra à mal son image de gentleman séducteur dans La rupture et, plus tard, dans La cérémonie. À partir de 2000, grâce à son fils, Vincent, également acteur, Jean-Pierre Cassel rattrape le courant et joue pour les réalisateurs de la nouvelle génération. Fluide comme le mercure, mais aussi léger et aérien dans un monde en surcharge, Cassel multiplie les rôles différents avec grâce et élégance. C’est sur cette note d’un film au titre ô combien évocateur, J’aurais voulu être un danseur, qu’il s’en est allé laissant trois enfants qui se sont fait un prénom dans le monde du spectacle. Cécile, Mathias le rappeur et Vincent le comédien. Après un passage par l’école du cirque et l’Actor’s Institute de New York, Vincent, lui, intègre la troupe de Jean-Louis Barrault. C’est sa rencontre avec Mathieu Kassovitz qui sera déterminante. Comédien impulsif (contrairement à son père), il investit son énergie dans des rôles violents et forts. Véritable acteur caméléon, il parvient à s’adapter à tous les rôles et l’on perçoit, derrière sa barbe naissante et son regard limpide, cette élégance innée, véritable label de son père.