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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Au Musée d’art et d’histoire de Genève et en présence de Mahmoud Abbas « Gaza à la croisée des civilisations »

GENÈVE, de notre correspondant Zahi HADDAD Vernissage de prestige à Genève où Mahmoud Abbas est venu inaugurer l’exposition « Gaza, à la croisée des civilisations », première pierre du futur musée archéologique qui devrait voir le jour vers 2016 dans l’étroite bande grâce aux efforts conjugués de l’Autorité palestinienne, de la mairie de Genève et d’un collectionneur privé, Jawdat Khoudary. L’occasion aussi pour Abou Mazen de rencontrer la présidente de la Confédération suisse et d’évoquer avec elle l’établissement d’une paix durable dans la région. Présent à titre personnel, Tarek Mitri a, quant à lui, espéré que l’histoire libanaise puisse également s’exposer un jour dans la Cité de Calvin. Ce sont quelque cinq cent trente objets exhumés du sable de Gaza qui sont présentés jusqu’au 7 octobre au public genevois. Cinq cent trente jalons de l’histoire plusieurs fois millénaire de cette bande de terre à la « croisée des civilisations », comme le rappelle le titre de l’exposition voulue par le Musée d’art et d’histoire (MAH) de Genève. Égyptiens, Assyriens, Perses, Grecs, Romains, Byzantins, Omeyyades, Ayyoubides, Ottomans, les plus grands empires ont, au cours des siècles, marqué de leur empreinte ce territoire qui fut un véritable trait d’union entre l’Asie et l’Afrique, connu pour la clémence de son climat, l’abondance de ses ressources en eau et la disponibilité de ses matières premières, comme le cuivre et le bitume. Et c’est bien là le message et l’ambition de cette exposition unique : « Offrir à la population palestinienne la connaissance de son histoire, car qui connaît son histoire peut se construire un futur », a expliqué Marc-André Haldimann, l’un des deux commissaires de l’exposition, lors du vernissage qui a eu lieu jeudi dernier, en présence de plusieurs centaines de curieux. Le premier visiteur, Mahmoud Abbas, a salué la coopération établie avec la municipalité de Genève en vue de l’établissement à terme d’un musée archéologique à l’emplacement même des ports antiques gazaouis qui ont été mis au jour et qui sont les symboles de l’ouverture au monde de Gaza. Accompagné de ses ministres des Affaires étrangères et du Tourisme et des Antiquités, respectivement Ziad Abou Amr et Kholoud Deibes, le président de l’Autorité palestinienne a pu, en compagnie du vice-maire de Genève en charge de la Culture, Patrice Mugny, parcourir six mille ans d’histoire, celle d’une mosaïque humaine en constante mutation. « La culture, c’est aussi important pour nous que l’eau, les routes, les écoles, les hôpitaux », dira Abou Mazen, répondant ainsi à ceux qui seraient tentés de qualifier l’entreprise de secondaire dans un territoire, aujourd’hui exsangue de 362 kilomètres carrés, qui doit relever une interminable liste de défis cruciaux. Des liens millénaires Parmi les objets présentés, trois cent neuf sont issus de la collection privée de Jawdat Khoudary qui, par ailleurs, en mettra plus de trois mille à disposition du musée à venir. L’entrepreneur gazaoui préserve en effet, depuis le début des années 1980, tous les vestiges qui ont fait surface dans les chantiers de construction qu’il dirige. Un travail de fourmi qui devrait donc trouver son apogée vers 2016 avec la pose de la dernière pierre du musée de Gaza et la mise en valeur d’un véritable florilège archéologique. Le tout grâce au patronage de l’Unesco et à l’appui technique et scientifique de la ville de Genève. Les liens qui unissent la cité lémanique au territoire méditerranéen sont d’ailleurs rappelés par cette amphore gazaouie mise à jour en 1980 dans les sous-sols de la cathédrale Saint-Pierre qui domine la vieille ville genevoise. Une pièce évoquant le dynamisme des commerçants qui, déjà au cinquième siècle, exportaient leur production vinicole vers l’Europe. Mais le caractère exceptionnel de l’exposition consiste bien dans la nature même de la coopération qui lui a permis de voir le jour grâce à la combinaison des efforts du Département des antiquités de l’Autorité palestinienne, de Jawdat Khoudary et des autorités genevoises pour raconter la diversité des civilisations qui se sont croisées à Gaza. Autre témoin du vernissage, Tarek Mitri s’est d’ailleurs dit « agréablement surpris qu’autant d’objets aient pu être montrés ». Venu en visite privée, le ministre de la Culture a dit à quel point cette « initiative est extrêmement significative en ce qu’elle montre la Palestine sous l’angle de la culture » et son espoir qu’une exposition similaire sur le Liban soit un jour organisée.

GENÈVE, de notre correspondant
Zahi HADDAD

Vernissage de prestige à Genève où Mahmoud Abbas est venu inaugurer l’exposition « Gaza, à la croisée des civilisations », première pierre du futur musée archéologique qui devrait voir le jour vers 2016 dans l’étroite bande grâce aux efforts conjugués de l’Autorité palestinienne, de la mairie de Genève et d’un collectionneur...