Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

VIENT DE PARAÎTRE - « Saourat al-Zounj », d’Ahmad Olabi, aux éditions al-Farabi La révolte des esclaves noirs en terre d’islam

Il s’agit des esclaves noirs, appelés en arabe « zounj », qui ont mené, lors de l’époque abbasside, une révolte, guidés par leur chef « blanc », Ali ben Mohammad (255-270 H./ 869-883 ap. J-C). C’est la troisième édition élargie d’un livre à succès (360 pages grand format) aux éditions Dar al-Farabi. Ahmad Olabi, l’auteur de l’ouvrage, a tenu, de 1984 à 1996, une rubrique littéraire dans le quotidien an-Nahar. Il possède à son actif de nombreux écrits dans diverses publications du monde arabe. L’écrivain a été également professeur de littérature arabe contemporaine à l’UL. « La rébellion des “zounj” est une révolte d’esclaves noirs contre le pouvoir des abbassides entre 869 et 883 dans le sud de l’Irak, dans la région de Bassora », précise l’auteur. Beaucoup de propriétaires de la région avaient acheté des centaines d’esclaves noirs originaires de l’est de l’Afrique, pour travailler à l’irrigation de leurs terres, en espérant que leur ignorance de la langue arabe les rendraient particulièrement dociles. En septembre 869, Ali ben Mohammad, prétendant descendre de Ali, le quatrième calife, et de Fatima, la fille de Mahomet, réussit à convaincre plusieurs centaines d’esclaves de se soulever contre le gouvernement central, basé à Samarra, en soulignant leur condition injuste et en leur promettant la liberté et la fortune. Le discours de Ali ben Mohammad était renforcé par son adhésion à la secte des kharidijiques. Les conditions de vie abominables des esclaves les ont décidés à prendre parti pour la révolte, que d’autres suivirent au nom d’un islam plus pur. Le soulèvement a pris rapidement de l’ampleur, les Bédouins et des mercenaires se joignant à la révolte. Les rebelles ont remporté des batailles contre les forces du calife. Ils ont bâti également une ville, al-Mukhtarah, et pris plusieurs autres villes importantes, notamment al-Ubullah, port sur le Golfe persique. « Les mouvements sociaux de l’islam n’ont pas donné lieu, jusque-là, à des études fouillées et approfondies, remarque Ahmad Olabi. Il existe dans ce domaine des sentiers non défrichés, des pans de l’histoire que les chercheurs n’ont pas fouillé. » L’histoire de la révolte « zounj » est connue grâce à l’Histoire des prophètes et des rois de l’historien sunnite perse Tabarli. Des recherches ont été effectuées sur cette révolte par les orientalistes Theodor Nöldeke (Sketches from Eastern History) et Louis Massignon (La passion d’al-Hallaj). Par ailleurs, Alexandre Popovitch a également publié sur ce sujet. Convaincu que l’histoire, riche en événements, l’est aussi en exemples, l’auteur de cet ouvrage indique qu’il « existe, dans notre passé, des mouvements sociaux qui méritent notre intérêt. Ils sont la preuve que notre revendication de justice sociale n’est pas accidentelle et que notre lutte pour une société meilleure et plus honnête n’est pas nouvelle et résonne de très loin dans le temps ». Pourquoi cette révolte en particulier ? « Parce qu’elle met en lumière la nature des relations économiques, sociales et politiques au IIIe siècle de l’Hégire durant le règne des Abbassides ; qu’elle est un des chaînons d’une série enflammée de révolutions qui ont agité les quatre coins du califat, et qu’étudier cette révolution, c’est exhumer, en fin de compte, notre patrimoine révolutionnaire et ressusciter en nos esprits la lutte des esclaves pour le pain et la liberté », conclut l’auteur. M.G.H.
Il s’agit des esclaves noirs, appelés en arabe « zounj », qui ont mené, lors de l’époque abbasside, une révolte, guidés par leur chef « blanc », Ali ben Mohammad (255-270 H./ 869-883 ap. J-C). C’est la troisième édition élargie d’un livre à succès (360 pages grand format) aux éditions Dar al-Farabi.
Ahmad Olabi, l’auteur de l’ouvrage, a tenu, de 1984 à 1996, une...