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Vient de paraître Farid Habib, une personnalité singulière, un homme d’État

«Le rayonnement qui émanait de sa personne attachante trouvait ses racines dans une éthique exigeante mais, en même temps, un esprit naturellement ouvert à la communication et au dialogue, un sens d’autrui fait de finesse et de délicatesse morale où l’empreinte de l’héritage était mise en valeur et fécondée par les dispositions naturelles du caractère et du tempérament. Au cœur de sa vie profonde, il y avait avant tout, qu’il s’agisse de ses rapports avec les siens comme avec l’ami ou l’étranger, un sens inné du respect, qui savait s’exprimer avec la courtoisie et l’affabilité d’une nature généreuse. Où d’autres eussent cherché avantages, honneurs et profits, il porta à un rare degré d’exemplarité les vertus de désintéressement et de probité, sans jamais se départir de cette disposition spontanée à l’accueil cordial et chaleureux que ceux qui l’approchaient, qu’ils appartinssent au cercle des amis et des connaissances ou à celui des relations administratives et officielles, trouvaient toujours auprès de lui. » Ces quelques lignes sont issues du portrait que le constitutionnaliste Jean Salem consacre au haut fonctionnaire et diplomate Farid Habib (1909-1982) – qui fut notamment ambassadeur du Liban à Belgrade, Athènes, Caracas, Rio de Janeiro et Bagdad – en guise d’introduction à l’ouvrage intitulé L’ambassadeur Farid Habib, un parcours exemplaire, paru il y a peu. D’emblée, aucune marge n’est laissée au doute. Le profil est bel et bien celui d’un homme d’État, d’une personnalité qui s’est consacrée corps et âme à la chose publique, d’un style aujourd’hui rarissime, en voie de disparition. Les quelque 250 pages qui suivent, et qui retracent, à l’aide de coupures de presse, d’archives et de photos, le parcours exemplaire de Farid Habib, constituent non seulement une confirmation de la dimension exceptionnelle de l’homme, mais permettent aussi un retour dans un Liban d’avant-guerre cristallisé comme le temps de l’innocence et d’une forme de perfection à jamais disparue. « D’une ouverture d’esprit non moins grande que la fermeté de ses convictions, Farid Habib possédait à un degré élevé cette forme de libéralité intellectuelle qui va au-delà de la simple tolérance, et qui le rendait toujours disponible, à l’écoute de tous les points de vue, fussent-ils ceux des pôles idéologiques ou politiques les plus éloignés des siens, défendant ses propres positions – qu’il n’a jamais cherché à cacher ou à édulcorer – avec une conviction et une persuasion toujours empreintes de bienveillance, qui lui avaient acquis l’estime, le respect, la sympathie, souvent l’amitié de ceux qui ne partageaient pas ses idées, mais qui tenaient en très haute place l’homme et le citoyen exemplaires. Sa vision du Liban, qu’il voulait fondé sur les bases d’un authentique pluralisme, sur le respect des différences autant que sur l’attention aux convergences, avait comme corollaire naturel le refus de tout exclusivisme réducteur, qu’il considérait comme une véritable mutilation de la patrie libanaise et de sa vocation au sein du monde civilisé », poursuit Jean Salem. Le propos a cela de particulier qu’il est si peu courant par les temps qui courent de trouver – il y en a quand même, mais où se cachent-ils donc ? Pourquoi s’éclipsent-ils ainsi devant toute cette mauvaise herbe qui tient le dessus du pavé ? – de tels hommes. Autant de raisons de redécouvrir Farid Habib. Un ouvrage à conseiller à nos dirigeants actuels, puissent-ils s’en inspirer un jour. M. H. G.
«Le rayonnement qui émanait de sa personne attachante trouvait ses racines dans une éthique exigeante mais, en même temps, un esprit naturellement ouvert à la communication et au dialogue, un sens d’autrui fait de finesse et de délicatesse morale où l’empreinte de l’héritage était mise en valeur et fécondée par les dispositions naturelles du caractère et du...