Rechercher
Rechercher

Actualités

George Bush père et Bill Clinton arriveront à Moscou aujourd’hui pour l’inhumation La Russie rend un dernier hommage à Eltsine

La Russie a rendu hier un dernier hommage à son premier président Boris Eltsine, qui sera inhumé aujourd’hui au cimetière moscovite du monastère de Novodevitchi où reposent nombre de grands hommes du pays. Le président haut en couleur, qui avait asséné le coup de grâce à l’URSS en 1991 et ouvert brusquement le pays au capitalisme, s’est éteint lundi à l’âge de 76 ans des suites d’une insuffisance cardio-vasculaire. Dès hier peu après 15h 00 (11h 00 GMT), le cercueil a été porté par une garde d’honneur dans l’imposante cathédrale du Christ Sauveur pour être exposé au public jusqu’à aujourd’hui à 12h30 heure locale (08h30 GMT). Une cérémonie funéraire s’est poursuivie pendant plusieurs heures dans la cathédrale où des centaines de Russes, entre 1 500 et 2 000 selon la police, ont afflué, tenant des photos de leur premier président et des fleurs, a constaté une journaliste de l’AFP. « Nous avons eu de la chance d’avoir un premier président comme lui. Il a conduit le pays vers une nouvelle vie sans provoquer d’effusion de sang », souligne Valeri Maslov, 65 ans, déambulant dans une queue qui s’est étendue sur un demi-kilomètre. Aujourd’hui, des personnalités internationales, dont les ex-présidents américains George Bush père et son successeur Bill Clinton, arriveront à Moscou, selon le ministère russe des Affaires étrangères. L’office des morts sera célébré en la cathédrale cet après-midi par trois métropolites orthodoxes. Il s’agit d’un premier chef d’État honoré ainsi par l’Église orthodoxe depuis la révolution bolchevique de 1917, qui avait instauré un État athée. Toute blanche sous un dôme doré, cette cathédrale située sur les bords de la Moskova fut dynamitée sur ordre de Staline en 1931, puis reconstruite à l’identique dans les années 1990 sous la présidence de Boris Eltsine. Un jour de deuil national a été décrété aujourd’hui et le président Vladimir Poutine a reporté à demain son discours annuel devant le Parlement. La tombe du premier président russe côtoiera celle du général Alexandre Lebed qui l’avait soutenu le 19 août 1991 au moment du coup d’État contre Mikhaïl Gorbatchev et dont l’unité militaire avait été la première à passer du côté de Boris Eltsine venu défendre le Parlement. Le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev, les écrivains Anton Tchekhov et Nikolaï Gogol, les compositeurs Dmitri Chostakovitch, Sergueï Prokofiev et Alexandre Scriabine, le chanteur d’opéra Fedor Chaliapine, le peintre Isaac Levitan et bien d’autres célébrités reposent dans ce cimetière. Les chaînes de télévision retransmettront les cérémonies en direct. Elles continuaient de diffuser largement hier des hommages et images d’archives consacrés à l’ancien président. Toutes les unes de la presse lui étaient consacrées, les quotidiens le qualifiant de « dernier héros » de la politique russe, d’« homme passionné », qui « a transformé le pays et la vie de chacun ». Le décès de Boris Eltsine a provoqué une vague d’hommages en provenance du monde entier. Le président Poutine, dauphin politique du défunt, a souligné qu’une « nouvelle Russie démocratique, un État libre ouvert au monde », est née grâce à Eltsine. Ces hommages détonnaient par rapport aux réactions de mépris et d’aversion des Moscovites. « Il n’est pas étonnant que si peu de gens soient venus devant le cercueil d’Eltsine. Ils ne peuvent pas lui pardonner la pauvreté, la guerre en Tchétchénie et la crise financière de 1998 », fustige ainsi Alexandre Trenine, un Moscovite de 56 ans.
La Russie a rendu hier un dernier hommage à son premier président Boris Eltsine, qui sera inhumé aujourd’hui au cimetière moscovite du monastère de Novodevitchi où reposent nombre de grands hommes du pays.

Le président haut en couleur, qui avait asséné le coup de grâce à l’URSS en 1991 et ouvert brusquement le pays au capitalisme, s’est éteint lundi à l’âge de...