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Actualités - CHRONOLOGIE

SCÈNE PARISIENNE À La Colline : performance d’Évelyne Istria dans « Au but » de Thomas Bernhard

Depuis la mi-avril et pendant un mois, le théâtre national de La Colline à Paris met à l’honneur dans ses deux salles le dramaturge autrichien Thomas Bernhard (1931-1989). Alors que dans la grande salle se déploie sa critique de la politique avec Le président (jusqu’au 13 mai), dans la petite salle, depuis le 18 avril, est jouée une de ses pièces sur le théâtre, Au but, dans une mise en scène de Guillaume Lévêque (jusqu’au 17 mai) qui offre à Évelyne Istria l’occasion d’une véritable performance. En scène pendant deux heures dix, la comédienne, en vieille femme imprécatrice, cupide et ambitieuse, doit accaparer pratiquement tout le temps la parole pour affirmer, entre autres, que la seule leçon que l’on peut tirer du théâtre est que « tout est malade et meurt ». Ce personnage est celui d’une mère qui, avec sa fille (jouée par Valérie de Dietrich) qu’elle terrorise, vient d’assister au succès d’une pièce de théâtre et de son jeune auteur (Pierre-Félix Gravière) qui les a impressionnées par sa critique impitoyable et qui oblige à une remise en cause de soi. La mère invite dans sa villégiature l’auteur qu’elle soumet à un interrogatoire particulièrement serré et à son tour critique. Au but, qui date de 1981, tout comme Le faiseur de théâtre (1984), Les apparences sont trompeuses (1983), Simplement compliqué (1986) ou Minetti (1976) témoignent de la relation de fascination-répulsion pour le théâtre et ceux qui le font que Thomas Bernhard a entretenu toute sa vie. Au but fournit aussi au dramaturge autrichien une occasion d’auto-ironie tout en n’arrêtant de se citer et de se répéter. « L’auteur, commente d’ailleurs son traducteur en français Claude Porcell, est un terroriste qui ne peut changer la société, c’est un vampire voué à l’échec, seule base de son succès ; sa sincérité n’est que la fausseté des masques sous lesquels il fait parler tous les personnages comme lui-même, y compris les rôles muets. »



Depuis la mi-avril et pendant un mois, le théâtre national de La Colline à Paris met à l’honneur dans ses deux salles le dramaturge autrichien Thomas Bernhard (1931-1989).
Alors que dans la grande salle se déploie sa critique de la politique avec Le président (jusqu’au 13 mai), dans la petite salle, depuis le 18 avril, est jouée une de ses pièces sur le théâtre,...