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Grièvement blessé, François avait appelé lui-même les secouristes

François Moukarzel a 43 ans. Ce père de trois enfants, dont l’aîné est âgé de 19 ans, se déplace à l’aide de béquilles. « J’ai passé un mois et dix jours à l’hôpital. J’ai trente-trois fractures à la jambe droite, j’ai subi aussi une perte de substance osseuse. Si tout se passe bien, je dois subir d’autres opérations chirurgicales dans deux mois », explique cet homme qui prenait une fois par semaine le bus pour Dora. Les autres jours, il se rendait en voiture au bureau. Sa fracture est toujours ouverte et il a un fixateur à la jambe droite. Le quadragénaire a repris son travail de directeur exécutif de l’entreprise Mike’s Taylor il y a tout juste deux semaines. Il aurait pu rester encore quinze jours à la maison, mais il a préféré se rendre rapidement au bureau, malgré le fait qu’il se déplace difficilement. Originaire de Aïn Alak, François Moukarzel, qui venait de prendre le premier bus quelques instants avant l’explosion, est un homme courageux, déterminé. On le devine à son regard et sa voix. On s’en persuade quand il raconte que sa première réaction après l’attentat, alors qu’il était toujours coincé sur son siège, était d’appeler au téléphone la Croix-Rouge. Militant dans l’âme, il ne s’épanche pas trop sur ses sentiments : « Je crois au destin, si ce n’était pas moi, ça aurait été ma fille. » Il n’oubliera jamais Michel Attar et Laurice Gemayel, assis tous deux non loin de lui. Au moment de la deuxième explosion, il était toujours dans un brancard, attendant dans une ambulance de la Défense civile. Responsable FL de la section de Aïn Alak, François Moukarzel indique que durant les deux mois passés à l’hôpital et à la maison, il a surtout « pensé à la situation au Liban et la manière de dépasser cette crise qui sévit dans le pays ». « Que les terroristes responsables de ces attentats ne croient à aucun moment que nous allons céder, que nous leur livrerons le pays », martèle-t-il tout en soulignant n’avoir regretté qu’une chose : il n’a pu se rendre à la manifestation du 14 février, marquant la deuxième commémoration de l’assassinat de Rafic Hariri. Mais l’homme poursuit sur sa lancée : « Mes blessures ne valent pas grand-chose devant la torture subie par les militants FL en prison à l’époque de la tutelle syrienne, les onze années passées par notre chef Samir Geagea dans une cellule individuelle au quatrième sous-sol du ministère de la Défense, ou encore devant le sang des 6 000 martyrs que les FL ont versé pour le Liban. Ce ne sont pas les psychopathes qui ont posé les bombes dans les bus qui me feront changer d’avis. Le Liban mérite bien ma souffrance et mon sang. »



François Moukarzel a 43 ans. Ce père de trois enfants, dont l’aîné est âgé de 19 ans, se déplace à l’aide de béquilles. « J’ai passé un mois et dix jours à l’hôpital. J’ai trente-trois fractures à la jambe droite, j’ai subi aussi une perte de substance osseuse. Si tout se passe bien, je dois subir d’autres opérations chirurgicales dans deux mois »,...