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Actualités - REPORTAGE

Pour les rescapés des deux bus, rien ne sera jamais plus comme avant Quatre blessés du double attentat de Aïn Alak racontent leur quotidien depuis que leur vie a basculé

Plus de deux mois ont passé après le double attentat de Aïn Alak, quand deux bus desservant la ligne Bteghrine-Dora et transportant des passagers avaient explosé à dix minutes d’intervalle, le 13 février dernier, vers 9 heures. L’explosion avait fait trois morts, Laurice Gemayel (35 ans), Michel Attar (18 ans) et un ouvrier syrien qui se rendait à son travail ainsi qu’une vingtaine de blessés. Nombre de ces derniers, lourdement atteints aux bras et aux jambes, souffrent toujours des séquelles de leurs blessures et n’ont jusqu’à présent pas repris leur vie normale. Parmi eux, François Moukarzel, Hala Mazloum, Alain Khoury et Chadi Saliba. Certains blessés ont préféré ne pas recevoir la presse, comme cette femme séjournant actuellement au Centre de Beit Chabab pour les handicapés. « Depuis le premier jour de l’attentat personne ne s’est intéressé à notre sort, votre article ne servira à rien », a-t-elle indiqué, non sans amertume, à « L’Orient-Le Jour ». François, Hala, Alain et Chadi parlent chacun de sa propre expérience, mais ils ont beaucoup de points communs. Ils savent par exemple qu’ils n’oublieront jamais les scènes atroces du 13 février dernier. Malgré leur traumatisme, ils n’ont pas été psychologiquement pris en charge. Les quatre devront encore subir des interventions chirurgicales, notamment des greffes osseuses. Au moment de l’explosion, leur séjour hospitalier avait été pris en charge par le ministère de la Santé. Mais depuis leur sortie de l’hôpital, ils assument les charges des médicaments, de la physiothérapie et probablement aussi celles de leurs prochaines interventions chirurgicales. Les deux chauffeurs des bus détruits, dont Chadi Saliba, n’ont pas encore été indemnisés et sont toujours au chômage. Il semble également que de moins en moins de personnes prennent le bus dans les villages du Metn, où les habitants avaient été touchés par le double attentat. De plus, dans ces localités, des films et des images des blessés et des morts du double attentat sont en train de circuler parmi les habitants. Des blessés et des proches des victimes ont vu leurs propres images ou celles de leurs bien-aimés ensanglantés et coincés dans la ferraille… Prochainement, à l’initiative d’un groupe de blessés, une stèle commémorative sera placée sur les lieux du double attentat, peut-être poussera-t-elle les responsables des administrations concernées à effectuer leur travail : indemniser les chauffeurs des deux bus, continuer à prendre en charge les blessés du double attentat, poursuivre l’enquête… Les habitants du Metn et les autres Libanais qui emprunteront la route de Aïn Alak et passeront devant cette stèle, eux, auront toujours en tête que dans un pays comme le Liban, à chaque moment leur vie peut basculer tout à fait comme celle des blessés du double attentat du 13 février dernier. Patricia KHODER



Plus de deux mois ont passé après le double attentat de Aïn Alak, quand deux bus desservant la ligne Bteghrine-Dora et transportant des passagers avaient explosé à dix minutes d’intervalle, le 13 février dernier, vers 9 heures. L’explosion avait fait trois morts, Laurice Gemayel (35 ans), Michel Attar (18 ans) et un ouvrier syrien qui se rendait à son travail ainsi...