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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - La guitare à dix cordes de Pierre Laniau à l’église Saint-Élie - Kantari Plongée au cœur du temps de Mozart

Une foule nombreuse à l’église Saint-Élie à Kantari, illuminée et décorée de deux grandes gerbes de fleurs blanches de part et d’autre de l’autel. Pour la première fois, et on l’espère pas la dernière, un concert pour guitare a eu lieu en ce bâtiment magnifique agréablement restauré après la guerre. Écrin splendide pour la musique soigneusement sélectionnée par Pierre Laniau, véritable maître d’une guitare à dix cordes dont la sonorité intime et colorée est très proche des premiers pianofortes de l’époque du génie de Salzbourg. Et c’est justement une plongée au cœur de l’époque de Mozart qu’opère le talentueux guitariste en faisant résonner, sous les voûtes aux pierres sablées, des partitions de Pollet, Carpentier, Besson, Lintant, Porro, Sor et Mozart. Une musique donnant priorité et prééminence à l’esprit d’abord français et à l’élégance bien sûr, mais aussi à l’originalité de tout ce qui appartenait à une époque riche en renouvellement et création. De 1733 à 1839, frontières dessinées par la vie des compositeurs choisis, la musique a bien traversé de courants et les mélodies se sont frayé bien de chemins soyeux ou sinueux… Alors voilà Mozart entouré de ses contemporains (pas tous très connus du grand public) pour un petit voyage où le XVIIIe siècle a toutes les séductions et tous les sortilèges… Sous le signe de Rousseau, cet impénitent amant de la nature, Charles François Alexandre Pollet égrène ce suave Rondo de Fisher tiré à juste titre du moins connu des opus de l’auteur du Contrat social et intitulé Le Devin du village. À la fois léger et imperceptiblement badin. Suit un chapelet de notes composant Tambourins, menuets et autres petites perles rares pour l’abbé Joseph Carpentier. Des intermittences du cœur sur un ton de rêverie et d’exaltation retenue, voilà quelques pages tout en notes délicates et fragiles de Gabriel-Louis Besson. Sur une langueur un peu italienne, avec de belles sonorités indolentes et claires, ne négligeant ni chromatisme transparent ni accords riches, Pierre-Jean Porro offre une palette tout en nuance où vient se lover ce scintillant Caprice avec des velléités d’un discret panache… Plus proche des auditeurs est ce Ah vous dirais-je maman de Charles Doisy Lintant où Mozart fait déployer ses notes à la fois délicieuses et enchanteresses. Du plus grand guitariste de l’histoire, ami de Méhul et de Chérubini, surnommé le Paganini de la guitare, c’est-à-dire Fernando Sor, on retrouve cette lumineuse variation sur La flûte enchantée de Mozart. Et pour conclure, place au maître de tous les temps : Mozart à la voix unique et incomparable , faite de spontanéité, de fraîcheur, de charme, de douceur… De la Suite de menuets à l’Andante cantabile de la sonate K330 pour terminer avec l’ouverture du Mariage de Figaro, la musique de Mozart retient l’auditeur sous sa coupe. Un heureux mariage de notes qu’exécute, en une première mondiale, avec un souverain doigté, distillant rythme, nuance et magie d’un instrument aux ressources innombrables, maître Pierre Laniau en tournée au Liban. Un moment exceptionnel pour un vibrant hommage à Mozart où la guitare se hisse au premier rang de toutes les éloquences. Edgar DAVIDIAN
Une foule nombreuse à l’église Saint-Élie à Kantari, illuminée et décorée de deux grandes gerbes de fleurs blanches de part et d’autre de l’autel. Pour la première fois, et on l’espère pas la dernière, un concert pour guitare a eu lieu en ce bâtiment magnifique agréablement restauré après la guerre. Écrin splendide pour la musique soigneusement sélectionnée par Pierre...