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Bush reçoit les démocrates, qui entrouvrent la porte du compromis

George W. Bush a reçu hier les représentants du Congrès et ses adversaires démocrates, qui tentent de lui imposer un désengagement d’Irak mais semblaient plus conciliants face au refus opiniâtre du président américain de tout calendrier de retrait. M. Bush a promis « une très bonne discussion », au début des entretiens à la Maison-Blanche. Il a relevé que les gens autour de la table avaient « des opinions très fortes » et qu’il avait l’intention « d’écouter », mais que lui-même avait sa « propre opinion » et qu’il était « plus que disposé à la partager ». La discussion devait porter sur le projet de loi finançant la guerre, devenu l’objet d’un bras de fer entre M. Bush et les démocrates, désormais majoritaires au Congrès. Quand les deux Chambres se seront entendues sur un unique texte à soumettre à la signature de M. Bush, « le président opposera son veto à un projet de loi qui lie les mains de nos généraux, qui comprend des dates de retrait arbitraires ou des dépenses inutiles », a réaffirmé une porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino, juste avant la rencontre. Un changement de ton perceptible hier chez les leaders démocrates semblait pouvoir justifier un tel espoir. La présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a en effet annoncé qu’elle entendait tendre « la main de l’amitié » au président et lui signifier : « Monsieur le Président, nous devons travailler ensemble, nous devons négocier une approche qui lancera le désengagement » militaire de l’Irak. Ni Mme Pelosi ni son partenaire au Sénat, le chef de la majorité Harry Reid, n’ont mentionné le calendrier de retrait comme un élément incontournable pour débloquer les fonds réclamés par l’Administration. « Il ne s’agit pas de reculer » sur l’exigence de fixer un terme à la guerre, a cependant assuré Mme Pelosi, « il s’agit de négocier la façon de lancer le désengagement ». « C’est nécessaire parce que ce dans quoi nous sommes actuellement engagés, c’est une guerre sans fin », a-t-elle précisé. Ces déclarations interviennent alors que les parlementaires doivent encore se mettre d’accord dans les jours qui viennent pour harmoniser les deux versions différentes du collectif budgétaire adoptées par la Chambre et le Sénat en mars. La version sénatoriale se donne pour objectif le retrait de l’essentiel des troupes de combat au 31 mars prochain. La version de la Chambre obligerait l’Administration à retirer les troupes de combat au plus tard au 31 août 2008. Toute la difficulté pour les états-majors démocrates est d’élaborer une version commune susceptible d’être votée à la fois par l’aile gauche du parti (qui voudrait couper immédiatement le robinet du financement de la guerre) et ses centristes, inquiets des accusations de défaitisme lancées par l’Administration. L’adoption d’extrême justesse (212 voix contre 218) du texte de la Chambre en mars illustre l’étroitesse de la marge de manœuvre dont disposent les états-majors. L’Administration ne cesse de souligner qu’il est urgent que le Congrès débloque la centaine de milliards de dollars qu’elle réclame, au risque que le Pentagone soit obligé de supprimer certains programmes dès les semaines qui viennent afin de financer les opérations de guerre. Le général David Petraeus, qui dirige la Force multinationale en Irak, doit personnellement venir à Washington informer les parlementaires la semaine prochaine. De son côté, le secrétaire à la Défense Robert Gates, cité dans le Washington Post d’hier, a estimé que le débat parlementaire sur l’Irak avait été « bénéfique pour démontrer aux Irakiens que la patience américaine a des limites ».

George W. Bush a reçu hier les représentants du Congrès et ses adversaires démocrates, qui tentent de lui imposer un désengagement d’Irak mais semblaient plus conciliants face au refus opiniâtre du président américain de tout calendrier de retrait.
M. Bush a promis « une très bonne discussion », au début des entretiens à la Maison-Blanche. Il a relevé que les gens...